Pour mémoire, le fonds n’étant pas conservé aux Archives nationales.
Historique du producteur.
La
conduite de la diplomatie française, prérogative
éminemment régalienne, fut assurée directement
par le Roi et son entourage direct jusqu’au XVIe s.
Un
règlement du 1er janvier 1589 créa le
secrétariat d’État des Affaires étrangères ;
celui-ci fut supprimé en 1624 puis définitivement
rétabli en 1626. Il était chargé de la
correspondance avec les gouvernements étrangers et les
ambassadeurs accrédités auprès de ceux-ci par la
France. Ses attributions s’étendaient aussi au commerce
extérieur concurremment avec le contrôleur général
des finances et le secrétaire d’État de la
Marine, mais les consulats dépendaient uniquement de ce
dernier. Entre 1589 et 1791, on compta vingt-neuf secrétaires
d’État (Richelieu, Colbert de Croissy, Torcy, Dubois,
Bernis, Choiseul, Praslin et Vergennes, en particulier), dont les
attributions demeurèrent inchangées jusqu’à
la fin de l’Ancien Régime.
Historique de la conservation.
À l’origine des archives des Affaires étrangères, on trouve la décision prise par Charles Colbert de Croissy, nommé secrétaire d’État de ce département le 22 février 1680, de faire relier les documents concernant ses négociations, ainsi que celles de ses prédécesseurs, Hugues de Lionne et Arnaud de Pomponne. Ce n’est qu’en 1710, toutefois, qu’un dépôt spécialement réservé à ces archives fut créé dans le donjon du Vieux-Louvre et que leur premier garde fut nommé en la personne du conseiller d’État Yves de Saint-Prest. Un demi-siècle plus tard, le 3 mai 1761, ce dépôt fut transféré à proximité du château de Versailles, dans les locaux de l’actuelle bibliothèque municipale. Après cette relative stabilité, le dépôt connut, au cours de la période post-révolutionnaire, plusieurs déménagements successifs : dans l’hôtel de Galliffet, rue du Bac, en 1795, dans l’hôtel contigu de Maurepas en 1798, enfin dans l’ancien hôtel des lieutenants de police, rue Neuve des Capucines, en 1822. Enfin, en 1853, il fut transféré dans l’immeuble nouvellement construit du Quai d’Orsay.
Le cadre de classement des fonds anciens, qui avait été élaboré au XVIIIe s., du temps de Colbert de Croissy, resta en vigueur jusqu’à l’adoption d’un nouveau cadre méthodique en 1901.
En
raison de leur organisation précoce, les archives des Affaires
étrangères sont toujours placées sous la
responsabilité du ministère des Affaires étrangères,
auquel il convient de s’adresser pour leur consultation. Les
Archives nationales ne conservent que quelques ensembles isolés.
Présentation du contenu.
Les
archives du ministère des Affaires étrangères
sont décrites dans l’ouvrage suivant :
Les
Archives du ministère des Relations extérieures,
Paris, 1984, 2 vol.
Voir
aussi le site Internet de la direction des archives des Affaires
étrangères :
http://www.diplomatie.gouv.fr/archives.
Sources complémentaires.
Centre historique des Archives nationales.
Comme pour tous les secrétaires d’État, les Archives nationales conservent les minutes d’arrêts en commandement correspondant au département des Affaires étrangères (E 1684 à 2660(1), passim).
Des papiers d’ambassadeurs ont été classés dans la collection factice dite des « Monuments historiques » qui constitue aujourd’hui la série K des Archives nationales : papiers des ambassadeurs de la maison d’Usson, XVIIIe s., du marquis de Saint-Romain, ambassadeur en Suisse entre 1673 et 1676, du comte de Broglie, ambassadeur en Pologne, ainsi que d’autres pièces relatives au traité de Munster (K 1300 à K 1377 et KK 1355 à 1422, passim).
Une grande partie des papiers des postes consulaires de l’Ancien Régime, versés par le département de la Marine au nouveau ministère des Relations extérieures en 1796, furent transférés aux Archives nationales en 1932 et 1933. Ils sont décrits ci-après parmi les archives du département de la Marine.
Enfin, quelques mémoires intéressant les affaires étrangères sont conservés sous les cotes M 1032 à 1036 et MM 1200 et 1201.
Pour la période antérieure à la création du secrétariat d’État, les documents relatifs à l’histoire diplomatique de la France doivent être recherchés dans le Trésor des Chartes des rois de France (Archives nationales, série J). On y trouve également des dossiers intéressant l’époque moderne : traités de Louis XII et François Ier avec Henri VIII d’Angleterre et l’empereur Charles-Quint, 1514-1537 (J 918 à J 923), Traité de Münster, 1647-1664 (J 924 à J 929), Paix des Pyrénées, 1659-1660 (J 930), etc.
Les
Archives nationales conservent une partie des archives de l’ambassade
de Malte auprès du gouvernement français pour les XVIIe
et XVIIIe s. : M 895 à 1000 et MM 1037 à
1048. Il s’agissait, à l’origine, des documents
censés concerner les biens de l’ordre en France, à
l’exclusion des papiers diplomatiques.
Bibliographie.
Académie diplomatique internationale, Dictionnaire diplomatique comprenant les biographies des diplomates du Moyen Âge à nos jours..., sous la dir. de A.-F. Frangulis, Genève-Paris-New-York-Montevideo-Londres, s. d. [1962].
Bély (Lucien), Soutou (Gaston), Theis (Laurent) et Vaïsse (Maurice), dir., Dictionnaire des ministres des Affaires étrangères (1589-2004), Paris, 2005.