Grands officiers de la Couronne et de la Maison du roi
Dates : XIVe-XVIIIe s.
Importance matérielle : 4004 articles (série O1) ; 227 articles (série KK )
Modalités d’entrée : Prise en charge à la Révolution ; les derniers articles de la série ont été restitués par l’Allemagne en 1993 (O1 3990 à 4004).
Conditions d’accès : Fonds librement communicable sous réserve des restrictions nécessitées par l’état matériel des documents.
Instrument(s) de recherche principal(aux) :
Les instruments de recherche en ligne sont consultables sur le site Internet du CHAN à l’adresse suivante : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/fonds/cadre_intro_fonds_SA.htm.
Répertoire numérique imprimé pour l’ensemble de la série O1 : Curzon (Henri de), Répertoire numérique des archives de la Maison du roi (série O1), Bordeaux, 1903.
Historique du producteur.
Sous le nom de « Maison du roi » sont désignés les services organisés autour de la personne du roi.
Depuis les temps carolingiens, le roi était entouré d’une « cour » qui réunissait tout à la fois les hauts dignitaires ou les grands officiers chargés du service personnel du roi, et les principaux barons qui assuraient son conseil pour le gouvernement. Les progrès de l’État aboutissent au XIIe s. à la distinction entre le service domestique du prince (l’Hôtel, ancêtre de la « maison du roi ») et celui de l’État.
Les effectifs des services domestiques furent soumis depuis le Moyen Âge à une constante augmentation du fait de l’importance croissante et des déplacements incessants de la cour, dont la sédentarisation à Versailles n’a été effective qu’en 1682. Ces services furent placés en 1570 sous la tutelle du département ministériel de la Maison du Roi, créé pour cette occasion.
L’organisation de la Maison du roi a fait l’objet d’un règlement promulgué en août 1578 par Henri III. C’est une Maison civile placée sous l’autorité des grands officiers de la Maison du roi : le Grand Aumônier, le Grand Maître de France, le Grand Chambellan, le Premier Gentilhomme de la Chambre, le Grand Maître de la Garde-Robe, le Premier Écuyer, les Quatre Secrétaires de la Chambre et du Cabinet ainsi que le Premier Médecin prêtent tous leur serment entre les mains du roi. L’ensemble est composé de plusieurs services : la Chapelle, la Chambre, la Garde-Robe, la Bouche, l’Écurie, la Vénerie, les Menus Plaisirs, auxquels sont rattachées un certain nombre d’administrations, comme les Bâtiments et le Garde-Meuble, sans oublier une juridiction particulière aux commensaux du roi, la Prévôté de l’Hôtel.
Pour une liste des offices, voir : O1 717, État général des officiers de la Maison du roi, s. d. [vers 1725-1731]. Ce manuscrit est l’un des rares volumes à fournir un état complet de l’organigramme de la Maison du roi.
Créée à l’image de la Maison du roi, la Maison de la reine est attestée dès le XIVe s. sous le nom d’« Hôtel de la Reine » . Aux XVIIe et XVIIIe s., sa composition et son fonctionnement sont définis par des règlements dont les textes ont été conservés. Elle est dirigée par une surintendante et divisée en plusieurs départements, à l’image de ceux de la Maison du roi : la Chapelle, dirigée par un Grand aumônier ; la Chambre, placée sous l’autorité de la dame d’honneur de la reine ; la Garde-Robe, régie par la dame d’atours ; la Chambre aux deniers, supervisée par un Chevalier d’honneur ; enfin l’Écurie. Comme le roi, la reine a son garde-meuble dont les dépenses relèvent du trésorier de sa maison.
La Maison militaire du roi, structurée sous Louis XIV, regroupe les corps d’élite préposés à la garde personnelle du souverain. Elle est placée sous la tutelle du Secrétariat d’État de la Maison du roi, mais sa gestion relève du Secrétariat d’État de la Guerre, dont les archives sont conservées au Service historique de la Défense, à Vincennes.
Notons que les comptes de la Maison du roi, établis à l’origine en plusieurs exemplaires dont un déposé à la Chambre des comptes, ont été massivement détruits à la Révolution à l’exception d’un échantillonnage, pour la période du Moyen Âge et du XVIe s., prélevé principalement au dépôt de la Chambre des comptes et en moindre mesure dans celui de la Maison du roi. Ces comptes figurent parmi les actes royaux signalés dans la notice intéressant la Chambre des comptes de Paris.
Présentation du contenu.
Grand Officiers de la Maison du roi : mémoires, règlements, états de dépense, états de personnel. XVIIe-XVIIIe s. principalement.
Grand aumônier |
O1 750 |
Grand maître de France |
O1 751 à 819 |
Grand chambellan |
O1 820 à 854 K 306 ; KK 375 |
Grand écuyer |
O1 855 à 976 K 520 à 521, K 528 K 1714 à 1720 KK 541 MM 810 à 817 |
Grand veneur |
O1 977 à 1041 |
Grand maître des cérémonies |
O1 1042 à 1044 KK 1446 à 1448 |
Administration et juridiction.
Bâtiments du roi. Ordonnances, déclarations, édits etc. relatifs aux bâtiments ; actes du surintendant, puis directeur général des bâtiments, jardins, arts, académies et manufactures royales ; dossiers relatifs aux châteaux et bâtiments (Blois, Chambord, Choisy, Compiègne, Fontainebleau, Marly, Meudon, Chaville, Verrières, Bellevue, Saint-Cloud, Montceaux, Saint-Germain, Versailles, Vincennes ; palais, hôtels et bâtiments de Paris : Louvre, Luxembourg, Tuileries, etc.), et inventaires d’œuvres d’art de certains châteaux ; académies : académie de peinture et de sculpture, académie d’architecture, académie de France à Rome ; jardins et manufactures ; comptabilité générale des bâtiments. XVIIe-XVIIIe principalement. |
O1 1045 à 2805 |
Argenterie, Menus Plaisirs et affaires de la Chambre. XVIIIe s. |
O1 2806 à 3276 |
Garde-Meuble de la Couronne. Notes sur le service, mouvements des meubles et objets, journal, inventaires et comptabilité. XVIIIe s. |
O1 3277 à 3671 O1 3990 à 4004 (copies du XIXe s.) |
Maison militaire. Règlements, mémoires et correspondance ; listes d’officiers. Deuxième moitié du XVIIIe s. |
O1 3672 à 3699 K 523 à 526. Hôpital militaire des gardes françaises |
Prévôté de l’Hôtel. XVIIIe s. |
O1 3700 à 3712 |
Maisons des reines et des enfants de France : ordres, règlements, correspondance, comptabilité. XVIIe et XVIIIe s. |
O1 3713 à 3799 K 496 à 530 KK 1 à 536, en partie. |
Domaine de la Couronne : titres de propriété, documents domaniaux, intéressant en particulier Compiègne, Marly, Meudon, Rambouillet, Saint-Cloud, Sèvres et Versailles. XIVe – XVIIIe s. |
O1 3800 à 3989 (voir aussi les séries P, Q1, R) |
Comptes des maisons royales. XIIIe – XVIIIe s. |
K 505 à 530 KK 1 à 227, 537 à 551, en partie. |
« Honneurs de la cour » : présentations, demandes, correspondances. 1577-1791 |
M 608 |
Sources complémentaires.
Centre historique des Archives nationales
Fonds d’origine privée : correspondance de Jean-Baptiste Pierre, premier peintre du roi, avec les directeurs des bâtiments du roi MM. de Vandières, de Marigny et d’Angiviller (392 AP).
Service historique de la défense (armée de terre)
On y trouve de nombreux documents intéressant la maison militaire.
Bibliographie.
Barbiche (Bernard), « Henri IV et la surintendance des bâtiments », Bulletin monumental, t. 142-1, 1984, p. 19-39.
Bluche (François), « Les honneurs de la cour », Les Cahiers nobles, nos 10 et 11, octobre 1957, non pag.
Castelluccio (Stéphane), Le Garde-Meuble de la Couronne et ses intendants du XVIe au XVIIIe siècles, Paris, 2004.
Elias (Norbert), La société de cour, nouv. éd., Paris, 1996.
Laverny (Sophie de), Les domestiques commensaux du roi de France au XVIIe siècle, Paris, 2002.
Solnon (Jean-François), La cour de France, Paris, 1987.
Verlet (Pierre), Le mobilier royal français, Paris, 1955, rééd. 1992.