Dates : 1579-1791.
Importance matérielle : 1527 articles.
Modalités d’entrée : Prise en charge à la Révolution ; installation à l’hôtel de Soubise, avec l’ensemble des fonds judiciaires, en 1847.
Conditions d’accès : Fonds librement communicable sous réserve des restrictions nécessitées par l’état matériel des documents.
Instrument(s) de recherche principal(aux) :
Les instruments de recherche en ligne sont consultables sur le site Internet du CHAN à l’adresse suivante : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/fonds/cadre_intro_fonds_SA.htm.
Sous-série V6 : répertoire numérique imprimé. Grande Chancellerie et Conseil. Répertoire numérique de la série V. Tome premier… Sous-séries V1 à V6 et V8, par Émile Campardon (†), revu par Jean-Pierre Brunterc’h et Françoise Hildesheimer, avec le concours de Gérard Jubert. Paris, 2000.
Inventaire analytique imprimé des arrêts pour les règnes de Henri III et Henri IV. Dumont (F.), Berteau (S.) et Kustner (E.), Inventaire des arrêts du Conseil privé (règnes de Henri III et de Henri IV), Paris, 1969-1978, 2 vol. (Centre national de la Recherche scientifique).
Historique du producteur.
Le Conseil « privé » (il rend la justice privée du Roi) ou « des parties » (il prononce entre les parties) est l’organe par excellence de la « justice retenue » du Roi. Il apparut officiellement avec le règlement de 1557, qui prescrivit la tenue de séances particulières du Conseil pour l’examen des procès opposant des particuliers. Sa compétence se précisa progressivement et engloba en général tout le contentieux en matière d’administration de la justice. Présidé par le chancelier et composé essentiellement de maîtres et de requêtes et de conseillers d’État (il a en fait la même composition que le précédent Conseil), il recevait les requêtes des particuliers aux fins d’évocation ou de cassation, de révision de procès criminels, etc.
L’ « évocation » (signifiant le fait d’ôter la connaissance d’une affaire à ses juges naturels, que ce soit pour cause de parenté ou alliance ou suite à une requête ou encore de la seule initiative du Roi dans le cas de l’évocation de propre mouvement) ou la « cassation » (l’annulation d’une décision de justice prise en dernier ressort) étaient en général suivies du renvoi des affaires devant d’autres juridictions pour y être jugées à nouveau car le Conseil privé tranchait rarement sur le fond à moins de motif particulier comme s’agissant de l’interprétation du droit.
Le Conseil intervenait aussi pour régler l’ordre entre les juridictions au moyen du règlement de juges par lequel il pouvait arbitrer les conflits entre deux cours supérieures compétentes pour une même affaire.
Il recevait l’appel des ordonnances rendues en matière judiciaire par les intendants et autres commissaires du Conseil et par les capitaineries royales des chasses.
Historique de la conservation.
Les archives du Conseil privé étaient conservées par les quatre secrétaires greffiers du Conseil privé servant par quartiers, chargés également des expéditions. Leur versement au Vieux-Louvre fut envisagé mais jamais effectué. On dut se contenter d’une maison particulière dépendant des chanoines de Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie où elles se trouvaient encore au moment de la Révolution. Elles suivirent ensuite le sort des archives judiciaires et entrèrent en 1847 aux Archives nationales.
Présentation du contenu.
Le fonds du Conseil privé, qui est celui dont le greffe a subi le moins de destructions, constitue la sous-série V6 des Archives nationales.
On
y trouve principalement une série de minutes d’arrêts
(simples) rendus entre 1579 et 1791 (V6 1 à
1154, 1165 à 1168).
D’importantes
lacunes pour la fin du XVIe s. peuvent être
partiellement compensées par des registres et extraits de
registres de transcriptions d’arrêts (V6 1171*
à 1220*, 1521* à 1527*).
Le
fonds comprend également :
-
des inventaires et répertoires anciens, 1753-1791 (V6 1224
à 1253) ;
-
des plumitifs, registres indiquant le jour de la séance, le
nom des parties et du rapporteur, le partage des voix et les noms des
votants, 1720-1790 (V6 1155 à 1159) ;
-
des registres de committitur, portant désignation du
rapporteur et des commissaires, 1738-1790 (V6 1160* à
1162*, 1338* à 1419*) ;
-
des minutes de résultats, résumé des décisions
prises au cours de chaque séance, pourvu de la signature du
Roi et du chancelier et préalable à l’expédition
des actes, 1579-1714 (V6 1221 à 1223) ;
-
des pièces et registres variés provenant du greffe :
motifs des arrêts des cours supérieures envoyés
au greffe du Conseil privé (V6 1163 et 1164),
registres des présentations et défauts (V6 1254
à 1337), registres d’enregistrement d’affaires par
année et par nom de rapporteur, 1699-1791 (V6 1420*
à 1507*), registres des dépôts et ports de sacs,
1733-1791 (V6 1508* à 1519*), récépissés
des avocats au Conseil (V6 1169), procédures
criminelles déposées au greffe (V6 1170),
minutes de procès-verbaux (V6 1520).
Sources complémentaires.
Comme
pour le Conseil d'Etat, les sources complémentaires sont à
rechercher principalement à la Bibliothèque nationale,
sans oublier les papiers des chanceliers subsistant dans certains
fonds privés (notamment Lamoignon).