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CHALLENGE A-Z 2022

Pour leur cinquième participation au #ChallengeAZ, les Archives nationales d’outre-mer vous invitent à parcourir chaque jour leurs fonds sous la forme d’un abécédaire.

Comme l’an passé, notre site internet et nos réseaux sociaux (Twitter @ANOM_officiel et Instagram @anom_gouv) vous présenteront chaque jour une notice illustrée.

L’édition 2022 est construite autour des voyages et des voyageurs, dans une large acception : femmes et hommes, navires et pèlerinages, flore et astronomie… 26 notices, des #outremers, 1 #memoirepartagee.

#challengeaccepted

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Zhou Daguan

Ce moine et diplomate chinois est connu pour avoir laissé le premier récit sur la cour du roi Indravarman II où il séjourne lors d’une de ses missions entre août 1296 et juillet 1297. Il est ainsi le « découvreur » d’Angkor et celui qui a rédigé les premières descriptions précises de plusieurs temples tels le Bayon, le Baphuon ou Angkor Vat dans ses « Mémoires sur les coutumes du Cambodge ».
Si les sources conservées aux ANOM sont muettes sur Zhou Daguan, de nombreux documents, iconographiques notamment, nous parlent d’Angkor. Angkor est l'un des principaux sites archéologiques de l'Asie du Sud-Est. Il s'étend sur quelques 400 km2 au nord du Tonlé Sap près de la ville de Siem Réap au Cambodge. Le parc archéologique d'Angkor recèle les vestiges des différentes capitales de l'Empire khmer qui rayonna entre le IXe et le XVe siècle : le célèbre temple d'Angkor Vat et, à Angkor Thom, le temple du Bayon orné d'innombrables sculptures.

Après le passage de Zhou Daguan il faut attendre le 19e siècle pour que le site soit signalé à l’attention des occidentaux. C'est en 1861 qu'Henri Mouhot le fait connaître en Europe grâce au récit détaillé qu'il fait de sa découverte dans un ouvrage richement illustré intitulé « Voyages dans les royaumes du Siam du Cambodge et du Laos ». Il donne alors naissance à une nouvelle passion, celle des ruines d'Angkor baignées de mystère et enfouies dans la végétation. Entre 1866 et 1868 « la mission française d'exploration du cours du Mékong » dirigée par Doudart de Lagrée puis Francis Garnier aboutit à la première description archéologique du Cambodge. Puis en 1873-1874 Louis Delaporte rapporte les premières statues khmères. Il publie ses dessins dans un « Album pittoresque » et fonde le Musée d'art indochinois du Trocadéro où sont exposés des moulages et des originaux. L'inventaire systématique des monuments khmers débute en 1900, il se poursuit jusque dans les années 1930.
Puis c'est aux hommes de lettres et voyageurs célèbres qu'il revient à partir du début du 20e siècle d'alimenter la fascination des ruines d'Angkor. Pierre Loti qui s’y rend trois jours en 1901 fait entrer le site en littérature dans son ouvrage « Un pélerin d’Angkor » publié en 1912. Paul Claudel, en route pour le Japon s’arrête visiter les ruines dont il dira que c’est « l’un des endroits les plus maléfiques qu'il connaisse ». Angkor commence à attirer les touristes anonymes et les excursionnistes éclairés. On ramène des photo, des sculptures et autres souvenirs. Pour les Français, Angkor Vat, c'est l'image même de l'Indochine. Cette passion angkorienne prépare le temps des marchands et collectionneurs. En 1923 André Malraux ne s’y trompe pas. Il monte une expédition pour prélever des bas-reliefs au temple de Bantéa Srey.

Illustrations

  • FR ANOM 9Fi 536
    Visit Angkor, Affiche de tourisme en couleurs illustrée, aut. G. Barrière, éd. Messner, Angkor, imprimerie de l’Extrême-Orient, Hanoï-Haïphong, 1935
  • FR ANOM 31 Fi K8 9N03
    Cambodge, Siem Réap. Angkor Vat. Edicules situés dans la cour du 2e étage (sans date)
  • FR ANOM 31 Fi K8 11N03
    Cambodge, Siem Réap. Angkor Vat. Motifs de danseuses (sans date)
  • FR ANOM 31 Fi K8 11N03
    Cambodge, Siem Réap. Angkor Vat. Motifs de danseuses (sans date)
  • FR ANOM RSC 208 
    Expertise des bas-reliefs prélevés par André Malraux et ses complices au temple de Bantéa Srey, lettre de Groslier directeur des arts cambodgiens au Résident supérieur, Phnom Penh le 24 décembre 1923.

Sources aux ANOM :

  • FR ANOM RSC 208, Dossier de l’affaire Malraux-Chevasson
  • BIB AOM 5140, Groslier, Georges. Angkor, Paris : H. Laurens, 1924
  • BIB SOM A 1283, Groslier, Georges. A l'ombre d'Angkor : notes et impressions sur les temples inconnus de l'ancien Cambodge, Paris : A. Challamel, 1916
  • BIB AOM 12445. Beylié (L de). Les ruines d’Angkor, Paris : E. Leroux, 1909
  • BIB SOM E/RES 143, P. Dieulefils, Paul Vivien ; préface de M. Etienne Aymonier Cambodge et ruines d'Angkor, [S.l.] : E. le Deley, [190.?].

Visit Angkor, Affiche de tourisme en couleurs illustrée, aut. G. Barrière, éd. Messner, Angkor, imprimerie de l’Extrême-Orient, Hanoï-Haïphong, 1935 Cambodge, Siem Réap. Angkor Vat. Edicules situés dans la cour du 2e étage (sans date) Cambodge, Siem Réap. Angkor Vat. Motifs de danseuses (sans date) Expertise des bas-reliefs prélevés par André Malraux et ses complices au temple de Bantéa Srey, lettre de Groslier directeur des arts cambodgiens au Résident supérieur, Phnom Penh le 24 décembre 1923.
Yersin, Alexandre

Médecin et bactériologiste franco-suisse formé à l’école pasteurienne, Alexandre Yersin fut également un grand explorateur de l’Indochine où il s’installe en 1890 et où il mourra en 1943.
Entre 1890 et 1894, il réalisera trois missions de reconnaissance dans la jungle du sud de l’Indochine, alors protectorat français depuis 1883. Les zones parcourues par Yersin étaient encore inexplorées et réputées dangereuses. C’est au cours de sa première expédition sur les hauts plateaux du centre de l’Annam qu’il découvre le site de Dalat et note son climat très sain. Sa deuxième expédition le conduit dans la région côtière de Nha Trang où il s’installera définitivement quelques années plus tard. Sa dernière expédition le conduit en 1893 à la découverte des forêts et rivières de la Cochinchine. Au cours de ses pérégrinations Yersin a fait œuvre de cartographe mais aussi d’ethnographe décrivant avec une précision toute scientifique les peuples et ethnies qu’il rencontrait et auxquelles il s’intéressa.
En 1894 il achève sa carrière d’explorateur pour se consacrer à ses travaux scientifiques tout en poursuivant sa carrière de médecin de santé coloniale. Il découvre ainsi le bacille de la peste (qui porte son nom Yersinia pestis), puis met au point un sérum anti-pesteux dans son laboratoire de Nha Trang spécialisé dans les maladies infectieuses chez les bovins et les chevaux. En 1895 il crée l’institut Pasteur de Nha Trang, rattaché à celui de Saigon créé par Albert Calmette quelques années plus tôt et premier du genre hors du territoire métropolitain.

Les ANOM conservent de nombreux dossiers concernant les différents aspects de la vie d’Alexandre Yersin en Indochine : missions d’exploration, activité médicale, développement de la culture de l’hévéa. Il s’agit de dossiers administratifs, de correspondances, de rapports de missions.

Illustrations

  • FR ANOM 31 Fi A51 01N01
    Annam, Haut Donnaï. Les grandes chasses (sans date)
  • FR ANOM 31 Fi A01 01N04
    Annam Haut-Donnaï. Passage sur un pont (sans date)
  • FR ANOM GGI 23863
    Lettre du Consul de France à Hongkong au ministre des Colonies (copie), Hongkong 26 juin 1894 (extrait) dans « Tonkin : dossiers divers. Epidémie de peste à Hongkong et autres ports de Chine. Mission scientifique du Docteur Yersin à Hongkong (1894) »

Sources aux ANOM :
Nombreux dossiers sur Alexandre Yersin dans :

  • Fonds du Gouvernement général de l’Indochine
  • Série géographique Indochine
  • Série Missions du Ministère des Colonies

Annam, Haut Donnaï. Les grandes chasses (sans date) Annam Haut-Donnaï. Passage sur un pont (sans date)Lettre du Consul de France à Hongkong au ministre des Colonies (copie), Hongkong 26 juin 1894 (extrait) dans « Tonkin : dossiers divers. Epidémie de peste à Hongkong et autres ports de Chine. Mission scientifique du Docteur Yersin à Hongkong (1894) »
Séjour à Xieng Hung

Auguste Pavie (1847-1925), à l’origine simple commis des télégraphes en Cochinchine, devint explorateur, diplomate et haut fonctionnaire français. La présence française est effective depuis une dizaine d’année lorsqu’il arrive en Indochine, à Saigon en 1867. À son retour en métropole en 1895 les territoires laotiens font partie grâce à lui de l’Indochine.

Pierre-Antonin Lefèvre-Pontalis (1864-1938), étudiant à l’École des langues orientales, rencontre Pavie à Paris en 1885. Après avoir intégré le ministère des Affaires étrangères il rejoint la mission Pavie en octobre 1889 qu’il accompagnera pendant vingt mois jusqu’en juillet 1891. Il le rejoindra par la suite en janvier 1894 en tant que commissaire adjoint de la République.

Lors de leur voyage d’exploration au pays des « douze mille rizières », les Sip Song Panna, Pavie et Lefèvre-Pontalis, à qui il a confié la rédaction du journal de marche, arrivent le 1er avril 1891 à Xieng-Hung au Laos, en guerre contre Muong-Kié.

Cette première journée leur permet de prendre connaissance des antécédents de cette guerre, Lefèvre-Pontalis relate leur arrivée dans le pays et leur rencontre avec le prince, la reine… Au regard des conditions pacifiques de leur mission il leur est demandé de contribuer à la réconciliation des belligérants.

Le journal retrace ensuite quotidiennement leur séjour dans le pays jusqu’à leur départ le 9 avril pour Muong Hai.

Mission Pavie – Journal de séjour de MM Pavie et Lefèvre-Pontalis à Xieng-Hung et Muong Hai - Exploration des Sip Song Panna, 1er-15 avril 1891 (GGI 14388)
Wiart, Albert

Albert Wiart (1863-1933) était ingénieur des Ponts-et-chaussées. Il fut nommé ingénieur ordinaire des travaux publics en Indochine le 1er mai 1899 avant de devenir le 26 mai, seulement quelques jours plus tard donc, chef de service des travaux publics en Indochine. Sa mission consistait à étudier au Tonkin et en Chine les moyens de pénétration par voies ferrées des provinces chinoises du Sud-Ouest. Les archives de mission conservées aux ANOM permettent de découvrir, au travers de rapports manuscrits, des éléments concernant les populations, les mines, les techniques traditionnelles, le commerce, etc. des régions du Yunnan et du Seu Tchouan (Chine). On y apprend notamment avec intérêt la technique de fabrication et de conservation de l’indigo. Les qualités avec lesquelles il remplit ses différentes missions le firent recommander par sa hiérarchie pour la Croix de Chevalier de la Légion d’honneur en 1902, distinction qu’il obtint quelques années plus tard, en 1908.

Sources complémentaires aux ANOM :
Dossier de personnel d’Albert Wiart, EEII 2055(6)

Sources complémentaires aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine :
Dossier LH//2755/20, consultable en ligne sur la base Léonore :
https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/379157

Légendes et cotes des illustrations :

  • Wiart_2, 3 et 8 :
    Extraits des rapports d’Albert Wiart sur les populations, les cultures et les villes indochinoises, 1899-1902, FR ANOM 56APC.
  • Wiart_10 et 11 :
    Extrait du rapport consacré aux plantes tinctoriales, éléments sur la noix de Galle et l’indigo, 189961902, FR ANOM 56APC.

Extraits des rapports d’Albert Wiart sur les populations, les cultures et les villes indochinoises, 1899-1902, FR ANOM 56APC. Extrait du rapport consacré aux plantes tinctoriales, éléments sur la noix de Galle et l’indigo, 189961902, FR ANOM 56APC.
N. Villatte

Les archives du Gouvernement général de l’Algérie recèlent un rapport rédigé par Villatte, calculateur à l’Observatoire d’Alger, observatoire dont la construction a débuté en 1884, et qui possède déjà à cette date deux télescopes de Foucault. Ce rapport au gouverneur général relate les observations de Villatte au retour d’un voyage de plusieurs mois, de janvier à septembre 1904, dans le Sahara central, au sud d’In Salah.

Villatte part avec un convoi de quelques hommes et des animaux. Il consigne en chaque lieu du voyage la latitude, la longitude et le magnétisme (« variation du barreau aimanté »). Le Nord géographique est à peu près repérable à l’étoile Polaire, mais le Nord magnétique est différent : Villatte le repère avec son « barreau aimanté ». Le calcul de la latitude est facile grâce à l’étoile Polaire ; celui de la longitude est plus difficile et nécessite de connaître l’heure précise du lever de chaque étoile.

Jusqu’à Ouargla, à 800 kilomètres d’Alger, Villatte peut encore connaître cette heure précise en comparant ses montres avec l’heure de l’Observatoire d’Alger, grâce au télégraphe, et donc calculer la longitude. Par la suite, il n’a plus accès à ces données télégraphiques et doit déterminer la longitude par la méthode des occultations des étoiles par la lune. Dans ses relevés, il utilise des lettres grecques : elles sont attribuées à chaque étoile dans une constellation donnée, la lettre alpha désignant l’étoile la plus brillante en général. Ainsi quand Villatte écrit Bêta du Taureau, c’est la deuxième étoile la plus brillante de la constellation du Taureau.

Cet exemple illustre la richesse des fonds des ANOM concernant les explorations scientifiques de toute sorte, notamment dans le Sahara.

llustrations :

  • GGA 4H 33– Rapport de Villatte au gouverneur général de l’Algérie sur son voyage d’observations astronomiques dans le Sahara, 1904 : page de titre, page de relevé d’observations

Bibliographie :
https://glycines.hypotheses.org/673

Rapport de Villatte au gouverneur général de l’Algérie sur son voyage d’observations astronomiques dans le Sahara, 1904 : page de titre, page de relevé d’observations
D'Urville, Jules Dumont

Jules Dumont d'Urville (1790-1842), voyageur de l’extrême, est étroitement associé à l’histoire des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). En 1840, il prend possession au nom de la France de la Terre-Adélie, qu’il baptise en hommage à son épouse, Adèle. Cette région du continent antarctique, d’une superficie de près de 400 000 km², est une zone de revendication française au statut juridique unique. Depuis 1956, la base scientifique Dumont d’Urville accueille du personnel scientifique dans le cadre des programmes polaires internationaux. D’autres toponymes antarctiques – deux îles, une mer, un glacier, et un mont – ont également été nommés en son honneur. La découverte de la Terre-Adélie, apothéose de sa carrière d’officier de marine, est précédée de nombreux autres voyages d’exploration. Jules Dumont d’Urville fait ainsi partie d’une expédition scientifique en mer Noire qui exhume la Vénus de Milo en 1819. De 1822 à 1825, il est chargé à bord de La Coquille, au cours d’une circumnavigation à visée scientifique, de l’entomologie et de la botanique, et rapporte ainsi au Muséum d’Histoire naturelle plusieurs milliers d’espèces de plantes et d’insectes, dont certaines encore inconnues. Il effectue également, à bord de l’Astrolabe, de nombreux voyages de reconnaissance en Océanie dans la seconde moitié de la décennie 1820.

Documents :

  • FR ANOM OCEA 1 A3 
    Rapport de Dumont d'Urville, commandant l'Astrolabe, au Ministre (15 septembre 1838, à Tahiti)
  • FR ANOM 31 DFC B 1 
    Plans du port Taï-Hoa et de la baie Anna-Maria (îles Nouka-Hiva), dressés lors de l'expédition au pôle Austral et dans l'Océanie commandée par M. Dumont d'Urville, capitaine de vaisseau en août 1838

Rapport de Dumont d'Urville, commandant l'Astrolabe, au Ministre (15 septembre 1838, à Tahiti) Plans du port Taï-Hoa et de la baie Anna-Maria (îles Nouka-Hiva), dressés lors de l'expédition au pôle Austral et dans l'Océanie commandée par M. Dumont d'Urville, capitaine de vaisseau en août 1838
Taxation des voyageurs sans billet

Face au nombre grandissant de voyageurs sans billets, militaires chinois et voyageurs ordinaires, sur la ligne de chemin de fer de Haiphong à Yunnan-sen, la Compagnie française des chemins de fer de l’Indochine et du Yunnan envisage en 1929 de mettre en place une taxation qui permette à la Compagnie de ne pas être lésée. S’ensuit un échange de correspondances entre le Directeur d’exploitation de la Compagnie, le Consul de France à Yunnanfou, le Gouverneur général de l’Indochine, l’Inspecteur général des Travaux publics en Indochine.

FR ANOM GGI 44591

Station météorologique et missions scientifiques aux TAAF

Par leur position géographique, isolées et exposées aux climats extrêmes, les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) sont depuis les années 1950 des lieux privilégiés pour les scientifiques. Le 11 décembre 1949, le bateau « Le Lapérouse » débarque une équipe chargée de préparer la venue d’une première mission scientifique permanente aux îles Kerguelen. Cette mission est dirigée par Pierre Sicaud, administrateur en chef des colonies, secondé par Francis Armengaud, elle a pour objectif le choix d’une installation définitive. Sicaud y fonde alors la station de Port-aux-Français. Avec une équipe de scientifiques, il y installera entre autres aménagements techniques et scientifiques, la première station météorologique en 1951. Depuis, on relève une présence systématique de stations météorologiques dans les TAAF, et dans certains cas de personnels de Météo France.

Les fonds conservés aux ANOM, et plus particulièrement la correspondance de la section des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF 1 à TAAF 16), renseignent sur les conditions matérielles et humaines et l’activité des missions, à travers de nombreuses lettres, télégrammes, rapports d’administrateurs et de scientifiques échangés avec les administrations, les collectivités et les organisations publiques ou privées.
Ces correspondances sont intéressantes dans la mesure où elles permettent de suivre l'évolution des TAAF, de la première mission d'étude en 1949 à la demande d'autonomie administrative et financière en 1955, ainsi que la mise en place de son administration.
Récemment, les ANOM ont acquis un album photographique avec plus de 270 photographies d’un des membres de l’expédition scientifique menée par Sicaud. Les photographies légendées, parfois avec humour, illustrent la vie à bord du navire, le débarquement, la construction du campement et la vie à l’intérieur de ce campement. La faune et la flore y sont également largement représentées.

Sources aux ANOM :
https://recherche-anom.culture.gouv.fr/archive/egf/FRANOM_FRDAFANCAOM_EDF001/view:285149

Cotes et légendes des visuels

  • FR ANOM TAAF 16
    Instructions pour le débarquement, 5 décembre 1949
  • FR ANOM TAAF 16
    Compte-rendu d’activité par l’ingénieur en chef de la météorologie, 15 décembre 1951
  • FR ANOM 8 Fi 573
    Album Pierre Sicaud
  • FR ANOM 8 Fi 573
    Album Pierre Sicaud
  • FR ANOM 8 Fi 573
    Album Pierre Sicaud

Instructions pour le débarquement, 5 décembre 1949 Compte-rendu d’activité par l’ingénieur en chef de la météorologie, 15 décembre 1951 Album Pierre Sicaud Album Pierre Sicaud Album Pierre Sicaud
Rhodes, Alexandre de

La France et le Vietnam ont une histoire commune depuis le 17e s. Le 1er Français à avoir parcouru l’actuel Vietnam est un père jésuite, Alexandre de Rhodes. Né en Avignon en 1591, a fait imprimer le 1er dictionnaire (latin-portugais-annamite) en 1651, au Vatican. Il fut l’un des acteurs de l’entreprise d’étude des langues impulsée par les missionnaires. C’est à eux que l’on doit l’invention du quốc ngữ, l’écriture romanisée de la langue vietnamienne. Les missionnaires ont eu un rôle important dans la connaissance des langues, ils ne se limitaient pas à la prédication, ils ont aussi été de grands ethnologues ou de grands historiens (un autre exemple est celui des Pères blancs en Algérie pour la connaissance de l’arabe et du berbère).

Alexandre de Rhodes arrive à Rome en 1612 où il entre dans la Compagnie de Jésus. Il se destine à l’évangélisation en Asie. Les haltes, dans l’itinéraire d’A. de Rhodes, sont l’occasion d’apprendre des langues. Il en connaissait déjà une douzaine. Alexandre de Rhodes a rédigé son dictionnaire pendant ses séjours au Viêt Nam. Le Père Léopold Cadière (né en 1869 à Aix-en-Provence et mort en 1955 à Hué), considéré comme le fondateur des études ethnologiques au Vietnam -ses travaux portent sur la linguistique, l'histoire, l'ethnographie sur les croyances et pratiques religieuses- souligne la grande maîtrise de la langue vietnamienne du Père A. de Rhodes : « il nous donne sur l’état ancien de la langue annamite, sur des mœurs et des coutumes aujourd’hui disparues, des renseignements qu’on ne trouve nulle part ailleurs » .

Sources aux ANOM :

  • FR ANOM BIB SOM RESC173
    Rhodes (Alexandre de), Les divers voiages du P. A. de Rhodes, Paris, chez Sébastien Marbre-Cramoisy, 1666

Rhodes (Alexandre de), Les divers voiages du P. A. de Rhodes, Paris, chez Sébastien Marbre-Cramoisy, 1666
Quatre amis, Quatre frères, Queen, Quiproquo :
les navires dans les archives

Qui dit outre-mer dit mer, et qui dit mer dit bateau. Quoi de plus synonyme de voyages que les navires et leurs noms évocateurs ?

Les documents conservés aux Archives nationales d’outre-mer en regorgent et nous font revivre toute sorte de situations, qu’il s’agisse du décès en mer d’un lieutenant hollandais embarqué à Bruxelles, capitaine du navire les Quatre amis comme dans le premier document présenté, ou de prise de guerre, si possible aux Anglais, comme dans les comptes rendus retrouvés parmi la correspondance reçue par le gouverneur de la Guadeloupe se félicitant de la liquidation d’un navire britannique nommé Queen.

Mais les navires ne voyagent pas seulement à travers l’océan atlantique, ils servent aussi à transporter des marchandises par-delà la Méditerranée, de France vers l’Algérie où le port d’Alger est le théâtre de chicanes entres marchands concernant une barque mal nommée les Quatre frères. En fait de frères, il s’agit de négociants qui s’attaquent mutuellement : le deuxième proteste contre le premier pour refus de chargement de cargaison, le troisième porte plainte contre le deuxième pour immobilisation indue du navire et le quatrième accuse les trois premiers d’avoir laissé s’avarier la marchandise.

Bref, qu’il s’agisse de réaliser sa généalogie, de suivre le parcours d’un capitaine de navire ou de reconstituer les flux marchands en Méditerranée, les fonds conservés aux ANOM renferment de nombreux documents concernent la navigation maritime et qui fourmillent de savoureuses anecdotes.

Références ANOM :

  • Dans les archives du Secrétariat d’Etat à la Marine, fonds du personnel colonial ancien :
    FR ANOM COL E 184 : Flaysseman, Richel, natif de Texel, lieutenant du navire les Quatre Amis de Bruxellles, mort à Saint-Domingue, 1782 [https://recherche-anom.culture.gouv.fr/ark:/61561/up424jjhija]
  • Dans les archives du Secrétariat d’Etat à la Marine, fonds de la correspondance à l’arrivée de la Guadeloupe :
    FR ANOM COL C7 A 40 Folio 38 : liquidation du cutter anglais le Queen (pris par la Friponne et la Résolue) faite par Jean Laurent de Salmon, conseiller au Conseil souverain de la Guadeloupe et commissaire de l’amirauté, 20 juillet 1782 [https://recherche-anom.culture.gouv.fr/ark:/61561/be185jjhhlb]
    FR ANOM COL C7 A 52 Folio 158 : […] Prise par les Anglais du Mahomet et du Quiproquo […], 11 brumaire an IX [https://recherche-anom.culture.gouv.fr/ark:/61561/be185prlojy]
  • Dans le fonds du consulat de France en Algérie (période de la présence française avant 1830) :
    FR ANOM GGA 1A 54 : Procès-verbaux de protestation de refus de chargement ou de déchargement de marchandises, Alger, 14-18 janvier 1745 [https://recherche-anom.culture.gouv.fr/ark:/61561/hy526f27zj]
    FR ANOM GGA 1A 194 : Copie du manifeste des marchandises chargées à Livourne, pour Alger, sur la barque les Quatre Frères commandée par le capitaine E. Ricoux, Alger, 20 juin 1785 [https://recherche-anom.culture.gouv.fr/ark:/61561/hy526wqsuxe]

Flaysseman, Richel, natif de Texel, lieutenant du navire les Quatre Amis de Bruxellles, mort à Saint-Domingue, 1782 liquidation du cutter anglais le Queen (pris par la Friponne et la Résolue) faite par Jean Laurent de Salmon, conseiller au Conseil souverain de la Guadeloupe et commissaire de l’amirauté, 20 juillet 1782 […] Prise par les Anglais du Mahomet et du Quiproquo […], 11 brumaire an IX Procès-verbaux de protestation de refus de chargement ou de déchargement de marchandises, Alger, 14-18 janvier 1745 Copie du manifeste des marchandises chargées à Livourne, pour Alger, sur la barque les Quatre Frères commandée par le capitaine E. Ricoux, Alger, 20 juin 1785
Pèlerin

Le pèlerinage à La Mecque, le hajj, voyage exemplaire, marque l’accomplissement de la vie religieuse de tout musulman. En Algérie, la crainte qu’éprouve l’administration coloniale face aux activités politiques anti-coloniales supposées du pèlerinage l’incite à établir un contrôle administratif de plus en plus étroit sur les flux de pèlerins à partir de 1889 quand elle ne l’interdit pas tout simplement pour des raisons sanitaires. Les musulmans algériens qui souhaitent effectuer le pèlerinage à La Mecque, doivent dès lors faire une demande de passeport auprès du gouverneur général de l’Algérie. L’obtention de ce passeport est soumise à des conditions d’honorabilité et de solvabilité car le candidat pèlerin doit en effet justifier de la possession d’une somme de 1 000 francs et être muni d’un billet de transport aller et retour. A leur arrivée dans la péninsule arabique, les pèlerins doivent présenter ce passeport au poste consulaire français de Djeddah, ville considérée comme la porte des lieux saints de La Mecque et de Médine. Ces mesures seront ensuite rassemblées dans un règlement du pèlerinage adopté en 1894.

GGA 16H 102. Passeport délivré le 6 janvier 1906 à un pèlerin se rendant à La Mecque. Il est visé au dos : « Vu au consulat de France à Djeddah. Bon pour La Mecque ».
Oyapock

Le fleuve Oyapock marque la frontière entre la Guyane française et la Guyane portugaise (de nos jours le Brésil, province’Amapa).

En 1819, deux colons en quête de fortune, Thébault et Charvet, entreprennent de remonter le cours du fleuve afin d’y rechercher, auprès des indiens installés sur place divers produits (notamment l’écorce de quina, d’où l’on tire la quinine, et la salsepareille, plante importée d’Europe par les Espagnols et dotée de vertus médicinales).

Le voyage, commencé le 4 octobre 1819, amena les deux protagonistes, accompagnés d’indiens servant d’interprètes, à une soixantaine de kilomètres de la source de l’Oyapock le 31 octobre, point à partir duquel ils rebroussèrent chemin pour revenir le 10 novembre à leur point de départ.

Ils rédigèrent un bref récit de leur voyage, parsemé de notations anthropologiques, botaniques et géographiques, récit envoyé au Ministre de la Marine. Le bilan du voyage est toutefois peu encourageant, de l’avis même des explorateurs, qui concluent : « voila la relation de notre voyage, qui, comme on le voit, a été pénible et fatigant, par les inconvénients de la navigation, la friponnerie […] des Indiens qui a été […] cause du peu de fruits de notre voyage ».

C’était bien aussi l’avis du Ministère de La Marine, qui, dans une note de 1831 (Thébault demandant l’autorisation de dédicacer au Ministre une version imprimée de son récit) estime qu’ « il n’est pas d’usage d’accueillir de semblables demandes quand il s’agit d’écrits d’une étendue et d’un intérêt aussi restreints ».

Illustrations

  • FR ANOM GUY 43 dossier 3 : page de titre du récit de Thébault et Charvet

Sources aux ANOM

Ministère des Colonies, série géographique Guyane :
https://recherche-anom.culture.gouv.fr/archive/fonds/FRANOM_00095/inventaire/n:107?RECH_S=Oyapock&RECH_eadid=FRANOM_00095&Archives.RECH_Valid=&type=inventaire

FR ANOM  GUY 43 dossier 3 : page de titre du récit de Thébault et Charvet
Notice complémentaire

Le personnel du ministère des Colonies voyageait, en bateau ou plus récemment en avion, pour rejoindre leur affectation ou rentrer chez eux. Plusieurs documents accompagnaient les agents durant leur voyage, comme les bulletins individuels, les notices complémentaires, les notices d’embarquement et les notices de débarquement.

Ce sont des sources d’informations, certes brèves, mais très intéressantes. Nous pouvons connaître la colonie d’affectation de l’agent, son port de débarquement, le nom du navire sur lequel il a voyagé, et s’il était accompagné par des membres de sa famille.

Illustrations :

  • Exemples de notice et bulletins conservés dans le dossier personnel de DIETLIN René, administrateur adjoint des colonies FR ANOM EE II 909

Exemples de notice et bulletins conservés dans le dossier personnel de DIETLIN René, administrateur adjoint des colonies Exemples de notice et bulletins conservés dans le dossier personnel de DIETLIN René, administrateur adjoint des colonies Exemples de notice et bulletins conservés dans le dossier personnel de DIETLIN René, administrateur adjoint des colonies
Marins indochinois

De nombreux marins indochinois, vietnamiens pour la plupart mais aussi cambodgiens et laotiens ont été employés sur les navires des compagnies de transport reliant l’Indochine à la métropole en particulier lors de la Seconde Guerre mondiale. Une nombreuse documentation conservée essentiellement dans les dossiers des services de la Sûreté permet de suivre leur parcours entre la terre natale et les grands ports métropolitains tels que Marseille, le Havre, Dunkerque.
Le fonds du Service de liaison avec les originaires des territoires français d’outre-mer comprend plusieurs milliers de fiches d’identité de « marins indigènes » indochinois, ainsi qu’une importante documentation faite de rapports et de notes de surveillance. En effet, les marins représentaient un groupe social actif dans le milieu syndical comme le Comité d'unité des marins du Havre. Plusieurs associations locales affiliées au Parti communiste possédaient leur propre journal : La Bataille des marins : organe mensuel du syndicat unitaire des marins de Dunkerque, Le Cri du Marin : organe de défense des navigateurs puis de la Fédération unitaire des marins et pêcheurs de France et des colonies (section de l’Internationale des marins et dockers – I.M.D.), La Vigie édité par la cellule du Parti communiste français, Thủy Thủ Baó (Journal du marin) : organe de la section de propagande du Comité d'Entr'aide des Indochinois de Marseille.
Les marins avaient également un rôle de passeurs entre la colonie et la métropole en transportant clandestinement des journaux censurés.

Illustrations

  • FR ANOM 30Fi 120N040. « Saigon, port de commerce, quai de déchargement », v. 1930 ? (fonds de l’Agence économique de la France d’outre-mer).
  • FR ANOM 15 SLOTFOM – Fichier alphabétique. « Fiche d’identité de marin indigène », v. 1932
  • FR ANOM 31Fi A01 6N02. « Claude Chappe au large de Quinhon », sans date.

Sources aux ANOM

Service de liaison avec les originaires des territoires français d’outre-mer (SLOTFOM) : https://recherche-anom.culture.gouv.fr/archive/fonds/FRANOM_00117/inventaire/n:107?Archives.RECH_Valid=&RECH_S=marins&RECH_eadid=FRANOM_00117&type=inventaire

FR ANOM 30Fi 120N040. « Saigon, port de commerce, quai de déchargement », v. 1930 ? (fonds de l’Agence économique de la France d’outre-mer). FR ANOM 15 SLOTFOM – Fichier alphabétique. « Fiche d’identité de marin indigène », v. 1932 FR ANOM 30Fi 120N040. « Saigon, port de commerce, quai de déchargement », v. 1930 ? (fonds de l’Agence économique de la France d’outre-mer).
Louverture, Isaac

Toussaint Louverture (1743-1803) est une figure de l’abolitionnisme et de l’émancipation des esclaves, dont l’histoire est intrinsèquement liée à celle de l’indépendance de l’île de Saint-Domingue (Haïti). On connait moins, cependant, sa descendance et en particulier son fils Isaac, né en 1786 de son union avec Suzanne Simon Baptiste. Porté par l’ascension sociale et politique de son père, Isaac est l’un des rares enfants issus de famille descendante d’esclave à intégrer en 1796 l’Institution Nationale des Colonies, récemment créée à Paris. Formé et éduqué en métropole durant plusieurs années, aux côtés de son frère aîné, il est intégré en 1801 au corps expéditionnaire dirigé par Leclerc et envoyé à Saint-Domingue. Le jeune Isaac est notamment chargé d’avertir son père de l’arrivée de cette expédition, clairement lancée par Bonaparte pour contrer les trop vives velléités d’indépendance. C’est suite aux combats entre les forces locales et le corps expéditionnaire que Toussaint Louverture sera condamné en 1802 à la déportation en France, où il finira ses jours. La famille de Toussaint Louverture est installée à Agen, sous surveillance, et Isaac parvient, par une importante correspondance et la rédaction de textes et de récits – notamment celui de l’expédition Leclerc – à s’intégrer et à perpétuer la mémoire de son père.

Légendes et cotes des illustrations :

  • Louverture_2 : Lettre manuscrite du Commandant de la place de Fort-de-Joux au sujet du décès de Toussaint Louverture, 19 Frimaire an XIII, FR ANOM 6 APC
  • Louverture_4 et 5 : Notes historiques sur l’expédition de Leclerc à Saint-Domingue et sur la famille Louverture, par Isaac Louverture, couverture du manuscrit et extrait, FR ANOM 6 APC
  • Louverture_9 et 10 : Lettre adressée à Isaac Louverture, en remerciement pour l’envoi d’un ouvrage, 3 janvier 1819, FR ANOM 6 APC

Lettre manuscrite du Commandant de la place de Fort-de-Joux au sujet du décès de Toussaint Louverture, 19 Frimaire an XIII, FR ANOM 6 APC Notes historiques sur l’expédition de Leclerc à Saint-Domingue et sur la famille Louverture, par Isaac Louverture, couverture du manuscrit et extrait, FR ANOM 6 APC Lettre adressée à Isaac Louverture, en remerciement pour l’envoi d’un ouvrage, 3 janvier 1819, FR ANOM 6 APC
Famille Kersaint

Tout au long du XVIIIè siècle, Guy-François de Kersaint (1703-1759) ainsi que ses deux fils Guy-Armand de Kersaint (1742-1793) et Guy-Pierre de Kersaint (1747-1828) ont sillonné les mers au gré des conflits maritimes et coloniaux. De la campagne de Louisiane (1731) à la guerre d’indépendance des États-Unis (1775-1783) en passant par la guerre de Sept Ans (1756-1763), les de Kersaint, tous trois officiers de marine, ont assumé des commandements militaires importants. Ils ont ainsi navigué entre de multiples théâtres d’opération ou d’exploration, de Terre-Neuve à la Louisiane, aux Antilles et en Guyane, ou encore dans l’océan Indien et en mer de Chine. La famille de Kersaint est particulièrement représentative de l’importance des gens de mer bretons dans la Marine royale du XVIIIè siècle. Outre quelques marins illustres issus de lignées aristocratiques, comme les de Kersaint, la Bretagne fournit en effet un grand contingent de marins via le système des classes, qui consiste à l’enregistrement des gens de mer pouvant servir sur les vaisseaux du roi en temps de guerre. Les nombreuses campagnes coloniales du XVIIIè siècle ont donc conduit un grand nombre de marins du littoral atlantique à entreprendre des voyages transocéaniques pour la Marine royale.

Documents :

  • FR ANOM COL C8 A 76, F°239 : lettre du comte de Kersaint qui annonce son arrivée à la Martinique avec la frégate la Favorite (3 novembre 1776)
  • FR ANOM 6 DFC MEM 177 : Plan de la rivière d'Essequebo où sont tracées les différentes batteries projetées conformément au plan de défense du comte de Kersaint (6 avril 1782)

Plan de la rivière d'Essequebo où sont tracées les différentes batteries projetées conformément au plan de défense du comte de Kersaint (6 avril 1782) Lettre du comte de Kersaint qui annonce son arrivée à la Martinique avec la frégate la Favorite (3 novembre 1776)
Japon

C’est apparemment dans une chambre d’hôtel à Osaka puis à Nikko au Japon que Claudius Madrolle conçoit le plan de son guide touristique sur la Chine au tournant du siècle dernier. Ces dix-huit feuillets de papier à lettre, un papier japonais apprêté pour l’écriture aussi fin que du papier à cigarette, sont à l’entête du grand hôtel d’Osaka de style occidental situé dans le parc de Nakanoshima. Recouverts d’une fine écriture à l’encre noire, ils nous donnent à voir le travail de conception d’un voyageur infatigable épris d’extrême-orient.

Claudius Madrolle naît à Dieppe le 22 juillet 1870 et meurt le 16 juin 1949 à Neuilly-sur-Seine. Publiciste, explorateur, fonctionnaire colonial, il est connu comme le promoteur du tourisme en extrême-orient, au début du XXe siècle. Après s‘être intéressé à l’Afrique noire, il parcourt le sud-ouest de l’Océan indien avant d’aborder les Indes anglaises, le Siam et l’Indochine et de visiter la Chine centrale et méridionale ainsi que l'île sauvage de Haï-Nan.

Claudius Madrolle entre ensuite dans l’administration coloniale, en devenant attaché au cabinet du gouverneur général de l’Indochine en 1902, puis sous-chef en 1907. Lors de ses missions officielles, et grâce à ses contacts avec les autorités locales, il collecte de nombreux renseignements scientifiques, géographiques ou commerciaux et se livre à des études anthropologiques et linguistiques. A partir de cette documentation, Claudius Madrolle se consacre de 1904 à 1914 à la publication de guides (qui pour certains sont de véritables encyclopédies) qui couvrent la Chine, l’Indochine, les Philippines, les Indes, Ceylan, le Japon et la Mandchourie.

Le fonds Madrolle conservé aux Archives nationales d’outre-mer sous la référence 42 PA-deux caisses de papiers données par son fils en 1978 à la Section outre-mer des Archives nationales- ne comporte qu’une mince partie de la documentation ayant servi à la publication des différents ouvrages. En plus des documents intéressant Claudius Madrolle lui-même et sa famille, le chercheur pourra trouver, pour chacune des régions concernées, des fragments de manuscrits des différents guides, des rapports ethnographiques, de la correspondance, des renseignements touristiques, des cartes, des plans, des croquis, ainsi que des coupures de presse.

Par ailleurs, quarante-trois guides touristiques, édités ou réédités de 1900 à 1939, sont conservés dans la bibliothèque des ANOM.

Documents issus du dossier référencé 42 PA 17 : Documents divers «Chine du Nord, Corée, Japon, Mandchourie», carte Corée - Chine du Nord, carte routière du Kouang-Si ; Itinéraires Ouest Chine (voyage au Yunnan, au Tibet chinois, au Se-Tchouen), 1895 ; Coupures de presse sur la Chine, 1896-1901.

Documents divers «Chine du Nord, Corée, Japon, Mandchourie»
Comptoirs français en Inde

Karikal, Pondichéry, Chandernagor, Surate, Mahé, Bahour, Villenour, Grand’Aldée, Nedoucadou, Oulgaret …. autant de noms évocateurs de l’Inde ou des Indes orientales comme on disait alors.

Les Français ont établi des relations commerciales avec l’Inde dès le XVIe siècle. La Compagnie des Indes orientales, créée par Richelieu et reconstituée par Colbert en 1664, établit un comptoir à Surate en 1668. En 1671, un roi hindou de la côte de Coromandel cède un territoire à François Martin, agent de la Compagnie des Indes orientales, où est fondé Pondichéry. Suivent Chandernagor, cédé par le grand Moghol en 1686 et les autres principaux centres créés à Mahé en 1721, à Karikal en 1738 et à Yanaon en 1751. L’Inde française connaît alors son apogée, sous le règne de Louis XV, grâce à Dupleix, gouverneur général de 1742 à 1754, qui s’empare de Madras, étend le protectorat français et édifie un vaste empire. Son successeur, Lally-Tollendal, doit capituler devant les Anglais et le traité de Paris de 1763 ne laisse à la France que les cinq comptoirs initiaux, qui sont ensuite cédés à l’Union indienne (ancienne Inde anglaise) en 1950 pour Chandernagor et en 1954 pour les quatre autres.

Aux Archives nationales d’outre-mer, deux sources permettent d’étudier cette aire géographique : les archives du ministère des Colonies dont les dossiers relatifs à l’Inde représente une vingtaine de mètres linéaires environ (soit près de deux cent quarante-deux articles) et les archives des établissements français eux-mêmes, conservées parmi les fonds territoriaux. Si ces archives provenant des Comptoirs français de l'Inde ou Établissements français de l’Inde remontent à l'Ancien Régime, elles ont subi de nombreuses pertes, survenues principalement dans la première moitié du XIXe siècle. Rapatriées en 1954, elles souffrent d’un très mauvais état de conservation pour la majeure partie d’entre elles, malgré des travaux de traduction, de copies de documents et de microfilmage.

Le document présenté ici est un mémoire relatif à la fondation et à l’organisation de la Compagnie des Indes, vraisemblablement rédigé aux alentours de 1719 et issu des archives ministérielles, en très bon état de conservation. Ecrits à la plume et à l’encre ferro-gallique sur du papier chiffon, ces quatre feuillets maintenus ensemble par un ruban bleu évoquent les vicissitudes commerciales des Malouins en charge du commerce avec l’Inde. (INDE 536/1007)

Archives du ministère des Colonies relatives à l’Inde :

Archives territoriales des établissements français de l’Inde :
INDE A 1-108, INDE B 1-6870, INDE D 1-123, INDE E 1-35, INDE F 1-33, INDE L 1-67, INDE M 1-252, INDE O 1-107, INDE P 1-148, INDE Q 1, INDE R 1-3

https://recherche-anom.culture.gouv.fr/archive/egf/FRANOM_FRDAFANCAOM_EDF001/view:298070

Mémoire relatif à la fondation et à l’organisation de la Compagnie des Indes
Ho Chi Minh

Si Hô Chi Minh est connu comme leader du parti communiste vietnamien, chef de file de la lutte anticolonialiste et premier président de la République démocratique du Vietnam (1945-1955), qui se souvient qu’il fut également un grand voyageur et que ces années de jeunesse ont été marquées par de nombreux périples en Europe, en Amérique, en Afrique et en Asie ?

Fils d’un haut-fonctionnaire, originaire du nord de l’Annam (centre du Vietnam actuel), le jeune Nguyen Tât Thanh âgé de 21 ans quitte une première fois son pays natal en 1911. Il embarque le 5 juin sur un navire de la compagnie des Chargeurs réunis à destination de Dunkerque. Débarqué à Marseille quelques semaines plus tard, il rejoint le Havre. Le 15 septembre, alors qu’il est employé à la Compagnie des Chargeurs réunis, il écrit au président de la République et au ministre des Colonies afin d’obtenir une place au sein de l’École coloniale qui forme les futurs administrateurs. L’autorisation lui est refusée au prétexte que la demande doit émaner du Gouverneur général.
Après cet échec il embarque pour l’Amérique puis pendant deux ans parcourt de nombreux pays en Afrique et en Europe avant de se fixer à Londres en 1913. Puis il revient en France durant l’été 1919. Il s’installe alors à Paris et travaille comme retoucheur de photographies. Dans la capitale il côtoie de nombreux nationalistes et intellectuels vietnamiens, notamment Phan Chau Trinh, Nguyen The Truyen, Phan Van Truong et Nguyen An Ninh. Tout les cinq publient des articles sous le pseudonyme de « Nguyen Ai Quôc » qui deviendra bientôt celui du seul Nguyen Tât Thanh. Ils cosignent également en 1919 « Les revendications du peuple annamite », manifeste pour le droit des peuples colonisés à disposer d’eux-mêmes, destiné aux diplomates de la conférence de Paix qui se tient à Paris entre janvier et août 1919 et qui prépare le traité de Versailles. L’année suivante Nguyen Ai Quôc adhère à la section française de l’internationale ouvrière (SFIO) et s’inscrit au Parti communiste français suite au congrès de Tours. Afin de promouvoir l’action du PCF en faveur des populations colonisées, il signe de nombreux articles dans des journaux comme « L’Humanité », « La Vie ouvrière », « Le Libertaire » ou encore « Le Paria », organe de l’Union intercoloniale dont il est un des membres fondateurs.
Activement surveillé par les services de la Sûreté, Nguyen Ai Quôc quitte la France en 1923 pour un séjour en Russie. Il n’y reviendra qu’en 1946 (hormis un bref passage en 1927), lors d’un séjour entre le 31 mai et le 20 octobre, pour assister à la conférence de Fontainebleau, cette fois-ci en tant que représentant de la toute jeune République démocratique du Vietnam. Entre temps il aura voyagé en Asie (Siam, Hong-Kong, Chine) afin de renforcer les positions du parti communiste vietnamien.

Les dossiers de surveillance de Nguyen Ai Quôc sont consultables en ligne : https://recherche-anom.culture.gouv.fr/archive/fonds/FRANOM_20000/view:9819?RECH_all=H%C3%B4+Chi+Minh

Illustrations :

  • ECOL 27 Lettre de Nguyen Tât Thanh au président de la République, Marseille, le 15 septembre 1911 (copie), fonds École coloniale
  • SLOTFOM V Journal « Le Paria » (détail), numéro du 1er août 1922, dessin signé Nguyen Ai Quôc
  • 6 HCI 364 Photographie de Nguyen Ai Quôc à Paris, v. 1923, dossier de surveillance de Nguyen Ai Quôc,
  • SLOTFOM XV 1, Revendications du peuple annamite, 1919, dossier de surveillance de Nguyen Ai Quôc

En savoir plus :

  • BIB AOM 44252. Thu Trang Gaspard Hô Chí Minh à Paris : 1917-1923, Paris : Éd. l'Harmattan, 1992
  • BIB AOM 46211. Brocheux, Pierre Hô Chi Minh, Paris : presses de sciences politiques, 2000
  • BIB AOM 43411. Hô, Chi Minh : textes, 1914-1969 / introduction, choix et présentation, Alain Ruscio, Paris : l'Harmattan, 1990
  • BIB AOM 43449. Lacouture, Jean. Hô Chi Minh, Paris : Éditions du Seuil, 1967
  • BIB SOMD BR 12320. Aubrac, Raymond, Mes rencontres avec Hô Chi Minh (1946-1967)
  • BIB SOM B5482. Azeau, Henri, Hô Chi Minh, dernière chance : la conférence franco-vietnamienne de Fontainebleau, juillet 1946, Paris : Flammarion, 1968

ECOL 27 : Lettre de Nguyen Tât Thanh au président de la République, Marseille, le 15 septembre 1911 (copie), fonds École coloniale SLOTFOM V : Journal « Le Paria » (détail), numéro du 1er août 1922, dessin signé Nguyen Ai Quôc 6 HCI 364 : Photographie de Nguyen Ai Quôc à Paris, v. 1923, dossier de surveillance de Nguyen Ai Quôc SLOTFOM XV 1 : Revendications du peuple annamite, 1919, dossier de surveillance de Nguyen Ai Quôc
Grandidier, Alfred

Alfred Grandidier est un naturaliste, botaniste et explorateur français, né le 20 décembre 1836 et mort le 13 décembre 1921.

Attiré dès son enfance par les sciences naturelles, il se constitue dès l’âge de 10 ans une première collection géologique. Passionné d’explorations, il consacre toute sa vie à la recherche géographique et scientifique.

Grâce au soutien du Museum national d’histoire naturelle de Paris et de la Société de géographie, il séjourne à 3 reprises à Madagascar. Il cartographie l’île, recueille une quantité considérable de végétaux et d’animaux, notamment de Lémuriens dont la plupart étaient encore inconnus. Un minéral découvert par lui, un superbe cristal rappelant le saphir, porte aujourd’hui le nom de Grandidierite.

Au cours de ses différentes expéditions -1865, 1867, 1869-, il est muni de nombreux instruments scientifiques et emporte des caisses pleines d’objets les plus variés qu’il distribuera comme cadeaux aux rois avec lesquels pour se concilier leurs bonnes grâces et leur protection il pratique le fatidra ou serment de sang. «… l’explorateur et ses porteurs se rendent chez le roi Toera… une débauche de cadeaux est nécessaire pour satisfaire l’appétit du chef sakalave et de sa suite, Grandidier ne doit distribuer pas moins de 13 marmites, 52 brasses de toile, 15 mirois, 18 couteaux, 22 dés, 2 patères, 10 médailles, 150 rangées de perles... »

En 1871, date de son retour à Paris, il se dédie aux travaux de laboratoire et aux publications. Livres et articles se succèdent tant sur la géologie que sur la zoologie, ainsi que sur les peuples autochtones malgaches. Il réalise notamment une somme encyclopédique en 30 volumes, sur Madagascar : L'Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar. La fin de sa parution, posthume, sera assurée par son fils Guillaume Grandidier. Alfred Grandidier fut élu à l'Académie des sciences en 1885 et fut président de la Société de géographie de 1901 à 1905.

Sources aux ANOM :

  • FR ANOM BIB AOM 13590
    Grandidier (Alfred), Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar, Paris, Imprimerie nationale, 1875-1897

Chronologie historique :

  • III e  siècle av J.-C. : premiers signes d’une présence humaine dans le Sud à Taolambiby et à Tsirave 
  • VIIe–IXe  s. : présence d’établissements humains à Sarodrano et à Talaky 
  • 1480 ? : naufrage d’un navire transportant des Gujarati islamisés dans le Sud de Madagascar ; les survivants s’intègrent dans ce qui deviendra la communauté tanosy 
  • 1508 : le navigateur portugais Diego Lopez de Sequeira entre dans la baie de Ranofotsy 
  • 1529 : Parmentier et ses navires touchent le littoral méridional de Madagascar 
  • 1643 : Pronis et des colons français fondent Fort-Dauphin, début d’une épopée tragique terminée en 1674 
  • 1658 : publication par Flacourt de l’« Histoire de la Grande Isle de Madagascar » 
  • 1859 : le mpanjaka Lahimerija permet à Fleuriot de Langle et aux Français de s’établir dans son royaume  1865-70 : voyages d’Alfred Grandidier
  • 1890 : établissement d’un poste militaire et d’un comptoir merina à Tolia dans le royaume du Fiherenana 
  • 1895 : le 14 décembre, Madagascar passe sous la gestion du ministère français des Colonies 
  • 1898 : Tuléar est choisi par l’autorité française comme chef-lieu d’un cercle
  • 1900-02 : Lyautey achève la « pacification » du Sud ; disparition de l’éphémère cercle des Bara 
  • 1927 : Fort-Dauphin est rattaché à Fianarantsoa 
  • 1947 : Insurrection de mars 1947
  • 1960 : Indépendance de Madagascar ; Fort-Dauphin est rattaché à la province de Tuléar

Grandidier (Alfred), Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar
Fourès, Antoine

« Parti en Afrique Noire le 6 février 1948, célibataire, je rentrais définitivement en France, le 17 juillet 1984, avec mon épouse et mes deux enfants. Les 36 années séparant ces deux dates, ont été entièrement consacrées à l’Outre-Mer (…). »

C’est par ces quelques lignes que débute le premier des douze fascicules écrits par Antoine Fourès et donnés aux Archives nationales d’outre-mer en 1999. La vie d’Antoine Fourès s’y découvre comme un roman, au travers de « 12 volumes, 764 pages, 1037photos en couleurs, 664 en noir et blanc, 96 croquis ou cartes, et 191 documents divers. » comme il se plaît à les décrire lui-même. A leur sujet, il écrit encore : « Ces notes sont très personnelles, car j’y explique sans fioriture ni langue de bois, les impressions, réactions, indignations, satisfactions parfois, d’un fonctionnaire colonial à diverses étapes de sa carrière. »

S’il est assez fréquent que d’anciens administrateurs livrent leurs souvenirs, mêlant vie personnelle et carrière professionnelle, le cas d’Antoine Fourès est singulier en ce qu’il a passé l’intégralité de sa carrière outre-mer, y compris après les décolonisations, ne regagnant son sud-ouest natal qu’à l’âge de la retraite.

Antoine Fourès fut élève de l’ENFOM (promotion 1945, matricule 2319), avant de quitter la France pour sa première et plus longue affectation, au Cameroun, en 1947 : il y fut successivement élève administrateur, administrateur adjoint puis administrateur avant de partir en 1958 pour devenir Conseiller des affaires administratives en République Centrafricaine jusqu’en 1967. Il fut ensuite affecté au Togo (1968-1970), au Tchad (1970-1975), au Sénégal (1975-1978), à l’Ile Maurice (1978-1982) et enfin au Bénin (1982-1984). Antoine Fourès était chevalier de la Légion d’honneur, officier du Mérite français, chevalier du Mérite centrafricain et officier du Mérite béninois.

Sources complémentaires aux ANOM :
Dossier personnel EE II 7024 et EE II 8627
Cameroun 1C 126
1 ECOL/96

Légendes et cotes des illustrations :

  • Antoine Fourès, Fascicule « Cameroun 1, premiers pas africains, 1961-1967 », 1986, 180 APOM 1
  • Antoine Fourès, Fascicule « Cameroun 3, 1954-1958 », 1987, 180 APOM 1
  • Antoine Fourès, Fascicule « Missions centrafricaines, du conseiller à l’inspecteur, 1961-1967 », sd, 180 APOM 1
  • Antoine Fourès, Fascicule « Ile Maurice, 1978-1982 », 1990, 180 APOM 1
  • Ministère de la France d’outre-mer, dossier personnel d’Antoine Fourès, carnet de suivi des affectations et des notations, EE II 8627

Antoine Fourès, Fascicule « Cameroun 1, premiers pas africains, 1961-1967 », 1986, 180 APOM 1 Antoine Fourès, Fascicule « Cameroun 3, 1954-1958 », 1987, 180 APOM 1 Antoine Fourès, Fascicule « Missions centrafricaines, du conseiller à l’inspecteur, 1961-1967 », sd, 180 APOM 1 Antoine Fourès, Fascicule « Ile Maurice, 1978-1982 », 1990, 180 APOM 1 Ministère de la France d’outre-mer, dossier personnel d’Antoine Fourès, carnet de suivi des affectations et des notations, EE II 8627
Eberhardt, Isabelle

Les Archives nationales d’outre-mer conservent le fonds privé d’archives relatives à Isabelle Eberhardt, coté GGA 23X, parmi lesquelles se trouvent notamment ses cartes de route.

Femme de lettres, écrivaine, exploratrice et avant-gardiste française d’origine russe née en Suisse, à Meyrin, en 1877 et convertie à l’Islam sous le nom de Mahmoud Saadi, Isabelle Eberhradt meurt lors de la catastrophe d’Aïn Sefra en octobre 1904, en Algérie, alors qu’elle venait de rejoindre son mari Slimène Ehni, sous-officier spahi algérien. Elle a 27 ans.

Ses notes de route, ses journaliers, ses nouvelles disent son obsession du paysage et sa passion pour l’Algérie où elle s’est installée à 20 ans avec sa mère. Elle parle le russe, le français, l’allemand, l’italien, l’arabe, qu’elle a appris toute seule, et le turc. Elle écrit sous un nom d’homme ou de femme et, afin de pouvoir circuler seule et libre, elle porte les cheveux courts et un costume de bédouin.

Publiés après sa mort, ses carnets de voyage et ses journaliers témoignent de ses explorations du désert, notamment dans le Sahara algérien dits alors Territoires du Sud: « Je resterai toute ma vie amoureuse des horizons changeants, des lointains encore inexplorés. Car tout voyage, même dans les contrées les plus fréquentées et les plus connues est une exploration ».

* Depuis 1897, le Sahara algérien, territoire militaire et considéré comme « non colonisable », dont les limites administratives sont mouvantes et incertaines, porte l’appellation de Territoires du Sud, par opposition aux départements du Nord de l’Algérie coloniale.

Carte des environs de Ouargla dans les Territoires du Sud*, en Algérie, ayant appartenu à Isabelle Eberhardt
Doudart de Lagrée, Ernest

Élève de l’École polytechnique, Doudart de Lagrée fait la guerre de Crimée en tant que lieutenant de vaisseau en 1854. Il part pour la Cochinchine en 1862 et conclut à Saigon le 5 juillet 1863 le traité qui attribue à la France un protectorat sur le Cambodge. Après un retour en France en 1864, il repart avec le grade de capitaine de frégate en 1866 pour une expédition scientifique sur le Mékong. Il a pour second, le lieutenant Francis Garnier. Clovis Thorel est chargé de la partie botanique, Émile Gsell en est le photographe. L’expédition remonte le fleuve, elle explore le site d’Angkor en 1866, puis se dirige vers le Laos et le Tonkin. Doudart de Lagrée ne peut terminer l’expédition, il tombe malade et meurt en 1868 dans le Yunnan. Elle s’achève en juin 1868 à Shangaï sous le commandement de son second. Enterré au cimetière français de Saigon, l’urne contenant ses cendres a été remise au consul général de France à Ho Chi Minh-ville le 2 avril 1983, après que le cimetière ait été détruit par les autorités communistes. Elle a été rapatriée dans son village natal de Saint-Vincent-de-Mercuze.

Illustrations :

  • GGI 11873 – Exploration du Mékong, lettres et rapports de M. Doudart de Lagrée à l’Amiral gouverneur, mai 1867 et janvier 1868

Autres sources aux Anom :

  • Archives privées
    31 PA – Papiers Francis et Léon Garnier
    66 APC – Papiers Jean Dupuis
  • Fonds territoriaux du Gouvernement général de l’Indochine
    GGI 10123, 10128, 10313, 10335, 11872-11874, 11914

Exploration du Mékong, lettres et rapports de M. Doudart de Lagrée à l’Amiral gouverneur, mai 1867 et janvier 1868
Compagnie de transport maritime

C’est en 1851, alors que les voitures hippomobiles sont concurrencées par le développement du chemin de fer, que la direction de la compagnie de transport par diligences des « Messageries nationales », signe une convention avec l’état pour l’exploitation de lignes maritimes sur ses navires à vapeur en direction du Proche-Orient. Trois ans plus tard, la compagnie devenue entre temps « Compagnie des Messageries impériales » obtient le monopole de l’exploitation du service postal en méditerranée. C’est à partir de 1861 que l’activité de la société s’ouvre aux routes maritimes de l’Asie via le Cap ou Alexandrie. Avant le percement du canal de Suez en 1869 passagers et bagages devaient rejoindre l’entrée de la mer Rouge par voie terrestre. Après la chute de l’Empire, la Compagnie devient celle des Messageries maritimes.

Les lignes proposées ne cessent de se développer : ligne Marseille-Indochine (1862), liaison avec l’Océan indien, la Réunion et l’Ile Maurice (1864), service Marseille-Londres (1871), liaisons régionales Saïgon-Singapour, Saïgon Haiphong (1880), lignes d’Australie et de Nouvelle-Calédonie (1882), Marseille-Yokohama (1885), ligne de Madagascar (1887). En 1893 la compagnie possède 59 navires et emploie 5500 personnes.

De nombreuses personnalités et célébrités ont emprunté les prestigieux paquebots aux cheminées noires caractéristiques pour sillonner les mers et les océans : Clara et André Malraux, Camille Saint-Saëns, Paul Doumer, Victor Ségalen, Albert Londres, Roland Dorgelès, Andrée Viollis parmi d’autres.

Les ANOM ne conservent pas les archives de la Compagnie. Par contre de nombreux documents illustrant l’activité de celle-ci se trouvent dans les différents fonds territoriaux (Indochine, Madagascar) et fonds ministériels (séries géographiques, Agence économique de la France d’outre-mer, FIDES), ainsi qu’en bibliothèque (périodiques, brochures, publications commerciales, monographies) et en iconothèque (cartes postales, affiche, photographies).

Illustrations :

  • Affiche, v. 1950, artiste Poulain.
  • Carte postale 88 Fi 1/3 42, Saïgon. Les Messageries maritimes. Le courrier de France sur rade ; édition La Pagode (s.d)
  • Carte postale 88 Fi 1/3 39, Arrivée à Saïgon d’un bateau des Messageries maritimes
  • Brochure BIB AOM D 2437, L’établissement de la compagnie des Messageries maritimes à Saïgon, R. Girault, Saïgon, 1949
  • Brochure BIB AOM D 2437, Croquis indicatif des terrains demandés par la Compagnie des Services maritimes des Messageries impériales pour l’établissement de son service à Saïgon, 17 février 1862

En savoir plus :

  • BIB AOM 13663 Patarin, Pierre. Messageries maritimes, voyageurs et paquebots du passé, éditions Ouest-France, 1997.
  • BIB AOM 48671 Berneron-Couvenhes, Marie-Françoise. Les messageries maritimes : l'essor d'une grande compagnie de navigation française, 1851-1894, Paris : PUPS, 2007

Affiche Messageries maritimes Saïgon. Les Messageries maritimes. Le courrier de France sur rade ; édition La Pagode (s.d) Arrivée à Saïgon d’un bateau des Messageries maritimes L’établissement de la compagnie des Messageries maritimes à Saïgon, R. Girault, Saïgon, 1949 Croquis indicatif des terrains demandés par la Compagnie des Services maritimes des Messageries impériales pour l’établissement de son service à Saïgon, 17 février 1862
Bougainville, Louis Antoine comte de

Premier capitaine français à réaliser un tour du monde entre 1766 et 1769, Louis-Antoine, comte de Bougainville (1729-1811), est certainement le plus fameux des voyageurs de son temps. Son récit, le Voyage autour du monde, a constitué une source d’inspiration majeure pour ses contemporains, tant artistes, aventuriers, que philosophes – au premier desquels, bien sûr, Diderot et son célèbre Supplément au Voyage de Bougainville (1796). C’est toutefois avant son grand voyage qu’on le rencontre dans les fonds des ANOM. En Nouvelle-France d’abord, où il commence sa carrière militaire en pleine guerre de Sept Ans. Il s’y distingue comme capitaine de dragons et aide de camp du marquis de Montcalm, et négocie la capitulation française avec le général Jeffery Amherst en 1761 à Montréal. Après un bref retour en France, Louis-Antoine de Bougainville repart en expédition dès 1764, avec un projet d’implantation aux îles Malouines, visant à compenser la perte des colonies canadiennes, notamment en matière de pêche. Derrière ce projet colonisateur, on lit cependant dans les sources la réelle motivation de Bougainville : explorer l’océan Pacifique et découvrir les mythiques Terres australes. Si le projet colonial aux Malouines échoue, cette expérience sera fondatrice dans l’entreprise de son grand voyage, lui permettant notamment une première reconnaissance du détroit de Magellan. C’est à son retour d’expédition qu’il entreprendra, en 1766, son grand voyage d’exploration à bord de la Boudeuse et de l’Etoile.

Documents :

  • FR ANOM COL C11 A 103, F°297 : lettre de Vaudreuil où il annonce le choix, de concert avec Montcalm, de Louis-Antoine de Bougainville pour aller faire rapport en France de la situation de la colonie. (4 novembre 1758, à Montréal)
  • FR ANOM 6 DFC B 526 : Plan de l'anse de l'habitation en l'île Malouines, par Lemoine, ingénieur (1766)
  • FR ANOM 6 DFC MEM 512 : Rapport sur la proposition de M. de Bougainville d'aller découvrir des îles à l'est du détroit de Magellan (1764)

lettre de Vaudreuil où il annonce le choix, de concert avec Montcalm, de Louis-Antoine de Bougainville pour aller faire rapport en France de la situation de la colonie. (4 novembre 1758, à Montréal) Rapport sur la proposition de M. de Bougainville d'aller découvrir des îles à l'est du détroit de Magellan (1764) Plan de l'anse de l'habitation en l'île Malouines, par Lemoine, ingénieur (1766)
Arbre des voyageurs

L’« arbre du voyageur », de son nom latin Ravenala madagascariensis, est une espèce originaire de Madagascar. Sa grande taille (jusqu’à 20 mètres de hauteur) le fit souvent classer dans la famille des « arbres », tout comme les palmiers par exemple, bien qu’il s’agisse d’un point de vue botanique d’une plante. Proche du bananier, notamment par la forme de ses feuilles, le ravenala se reconnait à leur disposition en éventail. Les jeunes feuilles retiennent à leur base l’eau de pluie et la sève est potable, offrant une pause rafraîchissante aux hommes comme aux bêtes, d’où lui vint son surnom. Une fois entièrement déployées, les feuilles se frangent à leurs extrémités, créant un profil caractéristique et photogénique, qui conféra à cette plante une place de choix dans les albums photographiques des explorateurs.

Sa forme longiligne et sa haute taille font que les planches issues de cette plante sont souvent issues pour des constructions, notamment des cases en fibres végétales.

Découvert par le botaniste Philibert Commerson lors de son séjour à Madagascar en 1779-1780, le ravenala se rencontre aussi à l’île de La Réunion, l’île Maurice, aux Comores, en Guyane, en Guadeloupe, à la Martinique, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française.

Pistes bibliographiques :

  • Gouvernement général de Madagascar, Atlas des plantes ornementales et curieuses de Madagascar, publié à l'occasion de l'exposition coloniale internationale, Paris 1931, BIB SOM f63
  • Jumelle, Henri, Institut national d'agronomie coloniale, Le ravenala, Larose, 1928, BIB SOM c/Br/10674
  • Jumelle, Henri, Humbert, Henri, Flore de Madagascar et des Comores (plantes vasculaires). 30e famille, Palmiers, Tananarive : Imprimerie officielle, 1945, BIB SOM d3456

Cotes et légendes des documents

  • Couvertures d’ouvrage : voir bibliographie ci-dessus (les images Arbreduvoyageur2 et 3 sont issues du même livre)
  • Image DAFANCAOM01_30FI051N008_P : Ravenala Madagascariensis ou arbre du voyageur, Côte d’Ivoire, 1949, tirage argentique collé sur carton 11,5 x 17 cm, photographie Georges Vermot-Gauchy, FR ANOM 30Fi51/8
  • Image DAFANCAOM01_30FI075N068_P et DAFANCAOM01_30FI075N069_P : Arbre du voyageur et détail d’une feuille, Congo français, 1943, tirage argentique collé sur carton 11,5 x 12 cm, photographie Jean Costa, FR ANOM 30Fi75/69
  • Image DAFANCAOM01_30FI093N008_P : Côte est. Ravenala (arbre du voyageur), Madagascar, 1930-1953, tirage argentique collé sur carton 10,5 x 16,5 cm, photographie Robert Lisan, FR ANOM 30Fi93/8
  • Image FRANOM16_8FI_519_V035N031 : Ravenala, arbre du voyageur, Madagascar, 1895-1896, Aristotype collé sur carton, 15x20 cm, Album intitulé : "Madagascar-Zanzibar", réalisé par André Savoie, FR ANOM 8Fi519/31

Atlas des plantes ornementales et curieuses de Madagascar, publié à l'occasion de l'exposition coloniale internationale, Paris 1931, BIB SOM f63 Jumelle, Henri, Institut national d'agronomie coloniale, Le ravenala, Larose, 1928, BIB SOM c/Br/10674 Jumelle, Henri, Humbert, Henri, Flore de Madagascar et des Comores (plantes vasculaires). 30e famille, Palmiers, Tananarive : Imprimerie officielle, 1945, BIB SOM d3456 Ravenala Madagascariensis ou arbre du voyageur, Côte d’Ivoire, 1949, tirage argentique collé sur carton 11,5 x 17 cm, photographie Georges Vermot-Gauchy, FR ANOM 30Fi51/8 Arbre du voyageur et détail d’une feuille, Congo français, 1943, tirage argentique collé sur carton 11,5 x 12 cm, photographie Jean Costa, FR ANOM 30Fi75/69


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