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Cahier de Léon Collin, médecin colonial - 1906-1913

Le docteur Léon Collin est affecté, en ces années 1906 à 1910, au transport, sur le navire La Loire, des condamnés vers la Guyane. Au moins une fois, entre deux voyages, il effectue un séjour assez long sur la terre du bagne. Ces deux expériences, maritime et terrestre, suscitent un reportage photographique et un cahier tapuscrit de 155 feuillets. Les descriptions des lieux et de l’organisation pénitentiaires alternent avec une saisissante galerie de criminels (et de crimes) et avec des considérations personnelles, parfois surprenantes, sur la nature et les institutions humaines.

Si l’auteur ne soumet à aucun moment le bagne colonial à une remise en cause radicale, il est sans indulgence pour les procédés et l’impéritie de l’administration pénitentiaire. Et si certains énoncés trahissent à nos yeux modernes de troublants préjugés (sur les inégalités raciales, les déviances sexuelles ou les prédestinations criminelles), d’autres, non moins nombreux, témoignent d’une sincère indignation, non dénuée de compassion.

Peu après, le docteur Collin va trouver l’occasion de compléter son information en visitant les derniers établissements encore affectés à l’administration pénitentiaire (AP) en Nouvelle-Calédonie. En effet, alors qu’en ces années 1910-1912, le bagne de Guyane fonctionne à plein régime, celui de la Nouvelle-Calédonie est « à l’agonie » : depuis 1897, les transports de condamnés ont cessé et l’AP attend patiemment la disparition de tous les vieux bagnards regroupés à l’île Nou. La fermeture complète et définitive interviendra au début des années vingt. Le témoignage est plus bref (le cahier ne comporte que 62 feuillets), mais la critique tout aussi vive. Une singularité de ce cahier : les poèmes d’un condamné qui ponctuent le texte, plus prosaïque, du médecin.

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