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Le général Bertrand
ESCLAVAGE

« De l'intelligence des nègres »,
texte manuscrit, sd

Gravure non datée,
© collection Bureau du Patrimoine, Conseil régional de Martinique.

Gravure "Habitation sucrière", XVIIIe siècle,
© collection Maison de la Canne, Conseil régional de Martinique.

Légende

Après une première abolition de l’esclavage en 1794 et son rétablissement par Napoléon Bonaparte en 1802, de nombreuses révoltes sourdent dans les colonies françaises. En Martinique dès les années 1820, plusieurs révoltes sont sévèrement réprimées. Les auteurs et philosophes de métropole questionnent, dans leurs écrits, le bien-fondé de cette traite humaine et diffusent leurs idées abolitionnistes. C’est dans ce contexte que le général Bertrand arrive en Martinique en 1837, ayant hérité de deux domaines sucriers et de quelque 200 esclaves, suite au décès de sa femme. Ses réflexions et constats sur les colonies furent en partie publiées en 1838 dans un ouvrage où le général Bertrand dresse le constat des conséquences économiques de l’industrialisation du sucre de betterave, en place depuis une dizaine d’années, sur l’économie coloniale. Sévère, amer face à l’État français, il considère, comme nombre de ses contemporains, que l’abolition de l’esclavage représenterait pour les colons un coup fatal dont ils ne pourraient se relever. Refusant de traiter cette question « trop épineuse » dans son ouvrage, il continuera cependant de s’y consacrer comme en témoignent ses lettres et manuscrits traitant la question par le biais de thématiques telles que "du mariage entre les nègres", "du travail à la tâche", "de la liberté qu’on pourrait accorder aux gens mariés", "de l’intelligence des nègres" etc.