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Le général Bertrand
BIOGRAPHIE

Portrait de Fanny Dillon, Miniature en ivoire signée Hollier intégrée dans un carnet et dédicacée "Qu'il te serve de talisman dans les dangers et t'empêche d'oublier jamais ta Fanny"
© Médiathèque Équinoxe - Ville de Châteauroux, Photo Vincent Escudero

D'après Paul Delaroche, Portrait du Général Bertrand, huile sur toile, 1836
© Les Musées de la Ville de Châteauroux

Portrait d'Henri Gatien Bertrand en tenue de général, dessin au pastel signé GCF, 1808
© Les Musées de la Ville de Châteauroux

Le général Henri Gatien, comte de Bertrand (1773-1844), est issu d’une famille bourgeoise de Châteauroux. Après des études au Collège royal de La Flèche, il débute sa carrière militaire durant la période révolutionnaire en tant que sous-lieutenant à l’École royale du génie de Mézières. Promu lieutenant, puis capitaine lors des différentes campagnes auxquelles il participe, il rencontre Bonaparte en Italie en 1797. Le capitaine s’illustre aux côtés du futur empereur durant la campagne d’Égypte, avant de devenir son aide de camp en 1805 et de participer aux principales batailles de l’Empire (Austerlitz, Iéna, Dantzig…). Il devient général de division en 1807, est fait grand aigle de la Légion d’honneur en 1809 et accède à différentes charges militaires avant d’être nommé grand maréchal du palais et de s’installer aux Tuileries en 1813. Il suit ensuite Napoléon à l’Île d’Elbe et lui restera fidèle jusqu’à Sainte-Hélène. Il revient en France en 1821 après la mort de l’Empereur et est réintégré dans ses grades par Louis-Philippe, mais se retire progressivement de la vie militaire et politique.

Suite au décès de son épouse, Fanny Dillon, en 1836, le général se rend à la Martinique pour régler des questions de succession. Il y restera finalement deux ans, découvrant le monde des exploitations sucrières et les conditions de vie des maîtres et des esclaves sur l’île, dans un contexte international d’émancipation. De ce long séjour demeurent des notes manuscrites, une abondante correspondance et une publication intitulée Sur la détresse des colonies françaises en général, de l’île Martinique en particulier, éditée à Paris en 1838. De retour en France, il participe en 1840 à l’expédition organisée à Sainte-Hélène pour ramener les cendres de l’Empereur en France.

Le général Bertrand décède en 1844 et sa dépouille est transférée aux Invalides, près de celle de Napoléon, en 1847.

Françoise-Elisabeth de Dillon (1785-1836) est issue d’une famille noble. Son père, le comte Arthur de Dillon, d’origine irlandaise, fut gouverneur de Tobago et député de la Martinique aux États généraux. Il fut guillotiné durant la Tourmente en avril 1794. Sa mère, Marie-Françoise Laure de Girardin, créole et parente éloignée de l’impératrice Joséphine, était venue vivre en France aux côtés de son mari en 1785. La famille conservait cependant plusieurs propriétés sucrières en Martinique, dont Françoise-Elisabeth, dite Fanny, hérita, mais où elle ne se rendit manifestement jamais. Fanny Dillon épouse le général Bertrand en 1808. Cette union est soutenue par l’Empereur et par l’Impératrice Joséphine, qui intervient personnellement pour conseiller sa jeune « cousine » dans son choix1. Le couple a cinq enfants, dont le premier est nommé Napoléon.

Fanny Dillon meurt en 1836 dans son château de Laleuf, dans l’Indre, avant d’être inhumée au cimetière du Père Lachaise à Paris.

1. L’Impératrice Joséphine indique en effet dans une lettre : « Dans le choix que j’ai fait pour elle, c’est le cœur qui m’a guidée. (…) C’est le meilleur présent que j’ai pu faire à ma cousine. ». Cité dans DE LA VAISSIERE-ORFILA Suzanne, Lettres à Fanny, Paris, Albin Michel, 1979, p. 117.