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FR ANOM 3 HCI 98

Les camps d'internés chinois
en Indochine (1949-1953)

Contexte historique de la présence d'internés chinois en Indochine

Contexte historique de la présence d’internés chinois en Indochine
Entre décembre 1949 et février 1950, dans le contexte de la guerre civile chinoise entre les républicains et les communistes, une partie des troupes de l’armée de la République de Chine n’ayant pu s’enfuir vers Hainan ou Formose passe la frontière du Tonkin pour y trouver refuge.

Le Gouvernement français, pour sauvegarder son désir de complète neutralité dans ce conflit, donne des ordres pour que, si le cas se présente, les intéressés soient refoulés en Chine ou désarmés et internés. Cette position est matérialisée par une déclaration conjointe des gouvernements français et vietnamien communiquée à la presse le 12 décembre 1949.

Trois franchissements principaux de frontière sont à dénombrer :
- du 12 au 16 décembre 1949, les troupes Hounanaises du général Huang Chie se présentent devant Chima. Une entrevue permet d’arriver à un accord sur l’entrée au Vietnam des réfugiés civils, le désarmement des troupes à leur entrée sur le territoire, leur ravitaillement, leur sécurité et le change de leurs devises.
La position française définitive est signifiée au général Huang Chie par lettre du Haut Commissaire n° 781 du 23 décembre 1949.
- un deuxième groupe comprenant des originaires du Kwangsi, du Kwangtoung et des révolutionnaires vietnamiens émigrés se présente à Dong Khe le 21 décembre 1949. Une partie, refusant les conditions françaises, essaye de forcer le passage. Le 6 janvier 1950, l’ensemble est désarmé et interné.
Les deux premiers groupes sont internés dans l’île de Phu Quoc : camp de Duong Dong (9 à 10 000 personnes) et camp de Cai Dua (8 à 9000 personnes).

- les « débris des troupes centrales » stationnées au Yunnan viennent se faire désarmer en pays Thai fin janvier 1950. Les conditions leur avaient été signifiées et le représentant du général Pan Tcho Tchi, qui les commandait, signe le 29 janvier 1950 un procès-verbal résumant les intentions françaises. Ce dernier groupe, environ 6 000 personnes, est dirigé sur Cam Ranh.
D’autres franchissements de frontière de moindre importance ont lieu à la suite de l’écrasement des guérillas nationalistes en Chine du Sud en 1950-1951 et des mesures « contre-révolutionnaires ». Il s’agit de quelques milliers d’originaires des provinces frontalières : la plupart sont dirigés sur Cam Ranh au fur et à mesure de leur entrée au Vietnam.