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Document du mois de novembre 2020

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Rail et charbon : un siècle de collaboration.

2005_60_037_012Mines de Roche-la-Molière, vue du puits de Sagnat (Loire), 1926.
ANMT 2007 8 14877, Service communication de Charbonnages de France.

ANMT 2007 8 14877.

C’est en 1827, dans le bassin minier de Saint-Étienne (Loire), que la première ligne de chemin de fer est construite en France.
D’une longueur d’environ 20 km, cet axe ferroviaire est créé pour acheminer le charbon extrait des mines du Forez jusqu’au port d’Andrézieux où passe la Loire. La rapidité et l’efficacité de ce nouveau type de transport, jusqu’alors expérimental, conquièrent le patronat minier ainsi que les pouvoirs publics qui y voient un moyen d’étendre la commercialisation du charbon.



ANMT 1994 57 44Projet de règlement général pour l’embranchement des mines de Carvin à la ligne des chemins de fer du Nord (18 mai-17 juin 1865).
ANMT 1994 57 44, Compagnie des mines d’Ostricourt.

ANMT 1994 57 44.

Dans les bassins miniers du Nord et du Pas-de-Calais, grands producteurs houillers, l’idée d’utiliser les locomotives devient alors une nécessité voire un enjeu économique. Dans un premier temps, les compagnies minières équipent leurs propres concessions de voies ferrées et tracent les premiers tronçons ferroviaires, comme la Compagnie minière d’Anzin qui décide de relier Saint-Waast à Denain en 1838. Par la suite, la loi de 1842 et les lois Freycinet (1865 et 1880) permettent de développer les voies ferrées d’intérêt local et national donnant à la Compagnie du chemin de fer du Nord, sous le contrôle du ministère des Travaux publics, une certaine impulsion pour créer de nouvelles voies.





ANMT 202 AQ 1616Carte du réseau houiller des bassins du Nord et du Pas-de-Calais (1920-1926).
ANMT 202 AQ 1616, Compagnie du chemin de fer du Nord.

ANMT 202 AQ 161

Les compagnies minières voient dans ce développement ferré l’opportunité de mettre en place une nouvelle route commerciale : le réseau houiller. Des partenariats sont donc tissés entre la Compagnie du chemin de fer du Nord et les différentes compagnies minières qui, par convention, raccordent leurs voies respectives et conviennent d’un prix de transport pour convoyer le précieux combustible ainsi que les mineurs. En effet, au plus fort de la production, les compagnies minières ont besoin de recruter des ouvriers qui habitent parfois loin des fosses. La Compagnie du chemin de fer du Nord est donc chargée d’ouvrir des lignes spéciales et de mettre à disposition des trains pour transporter la main d’œuvre vers les puits d’extraction.

 

 
ANMT 202 AQ 1642Relevé des trains dédiés aux transports des mineurs avec l’indication de leur durée totale de parcours (23 juin 1921),
ANMT 202 AQ 1642, Compagnie du chemin de fer du Nord.

ANMT 202 AQ 1642

Ainsi, en 1880, la Société des mines de Lens disposait de 43 kilomètres de lignes de chemins de fer (avec les voies de services), 8 locomotives, 360 wagons à houilles et 3 voitures spécialement dédiées au transport d’environ 180 mineurs des villages alentours.

ANMT 2007 9 535Vue aérienne du terril n°19 de Lens (Pas-de-Calais) avec un train transportant de la houille en premier plan, 1965.
ANMT 2007 9 535, Service communication de Charbonnages de France.

ANMT 2007 9 535

Les fonds :

Les documents présentés ce mois-ci proviennent des fonds de la Compagnie du chemin de fer du Nord (entrées 202 AQ et 48 AQ), de la Compagnie des mines de Carvin et d’Ostricourt (entrée 1994 57) et de la photothèque du service communication de Charbonnages de France (entrées 2007 8 et 2007 9).

Les archives de ces fonds permettent de retracer les débuts du réseau ferroviaire houiller et son évolution tout au long des XIXe et XXe siècles.