Document du mois de décembre 2019

Matériau emblématique du Nord de la France, la tuile est un objet peu complexe à fabriquer, mais qui a connu de nombreuses évolutions au cours du temps. Les modèles et types sont nombreux : pour n’en citer qu’un seul, la tuile mécanique plate à emboîtement, composée d’argile et de sable, est apparue à la fin du XIXe siècle. Peu à peu, les différents gabarits font l’objet d’une normalisation et d’une protection.

Né de la fusion de sept sociétés de tuileries installées dans le département du Nord, le Comptoir tuilier du Nord (CTN) à Phalempin fabrique à partir de 1962 des tuiles en terre cuite ainsi que des planchers à poutrelles de béton et acier précontraint. Si la durée d’existence de cette entreprise est relativement courte (elle est mise en liquidation judiciaire dès 1986), ses archives sont représentatives des combats menés par une société pour la reconnaissance (y compris légale) de ses produits.

Le CTN est en effet confronté à de nombreux cas de contrefaçon. Dès 1967, il se rend compte, à l’occasion d’un procès engagé contre un concurrent, qu’il a omis de breveter son modèle « Superbeaucour » - à deux encoches d’emboîtement sur sa face inférieure, non visibles sur la face extérieure. Même chose en 1982, cette fois-ci pour le modèle « Monopole n°3 ». Désormais, l’entreprise fera figurer l’inscription « Modèle déposé » sur ses nouveaux moules de fabrication, et ses gabarits seront dûment enregistrés, telle « La tuile d’or » (toujours en 1982). Enfin, en 1986 elle obtient de l’Association française de normalisation (Afnor) la certification « NF-Tuiles de terre cuite » pour ses tuiles plates rectangulaires.