Archives de la présidence de la République. IVè République. Vincent Auriol (16 janvier 1947-16 janvier 1954). René Coty (16 janvier 1954-8 janvier 1959). Inventaire par Françoise Adnès, Paris, Centre historique des Archives nationales, 2001. Un vol. relié in-4° de 402 pages, ill., jaquette illustrée. ISBN 2-86000-288-X. Prix de vente : 45 euros.

Présentation de l'inventaire

Papiers Vincent Auriol

Notice biographique de Vincent Auriol

Papiers René Coty

Notice Biographique de René Coty

 

PRESENTATION DE L’INVENTAIRE

Cet inventaire présente à l'historien des sources de nature extrêmement différente, reflet des multiples activités de la présidence de la République de 1947 à 1958, et dont l'intérêt déborde souvent le cadre assigné à celle-ci par la Constitution du 27 octobre 1946. Apparaissent ici en premier lieu bien sûr l'institution elle-même, les “ travaux et les jours ” de ceux qui la composaient, mais aussi à travers eux une image de la France et du monde sous la IVe République qui, même un peu filtrée, se révèle cependant très intéressante.

D'après le texte constitutionnel de 1946 le président de la République, premier personnage de l'État, élu par le Parlement donc émanation suprême de la nation tout entière, se situe au-dessus des fonctions législative, exécutive et judiciaire. Gardien de la Constitution, il veille à ce qu'en ces différents domaines tout lui soit conforme. Les moyens dont il dispose pour cela — notamment la présidence de maints conseils et comités — contribuent à renforcer considérablement la position en théorie assez faible qui est la sienne en régime parlementaire. Car, la constitution et son application sont évidemment deux choses différentes. Et dès l'origine, les circonstances, la personnalité du Président, son autorité morale et son travail confèrent à la fonction présidentielle une importance et un rayonnement que n'avaient nullement prévu les constituants de 1946.

Pourtant, même après tant d'articles, d'études et de livres publiés depuis plus de quarante ans [1] , après tant de prises de position qui montrent et démontrent son rôle, bien des idées abusivement reçues ont encore cours aujourd'hui à propos de la Présidence sous la IVe République. Les archives présentées ici, font apparaître au contraire — en filigrane parfois seulement, il est vrai, ou à demi-mot — le caractère essentiel de cette institution.

Tiennent une place importante dans ce fonds les dossiers illustrant la fonction de représentation du président de la République, fonction loin d'être négligeable — en particulier par ses conséquences politiques en France et à l'étranger. Tous ces documents retraçant les déplacements, audiences et cérémonies diverses, avec les textes de discours et les photographies, offrent sous une apparence trompeusement futile un portrait extrêmement contrasté de la France. Ces documents révèlent aussi l'entourage des présidents, les lieux où ils apparaissaient et laissent deviner les influences, perceptibles aussi par l'analyse des emplois du temps et agendas présidentiels.

Dès le début de son septennat en effet, Vincent Auriol, désireux de modifier l'image de la Présidence héritée de la IIIe République, institution ressentie comme lointaine et compassée, utilisa les manifestations publiques comme instrument de sa politique. Le 31 janvier 1947, lors d'une visite en banlieue parisienne, il définissait d'emblée son programme : "Entre le peuple et ses élus à quelque échelon qu'ils soient, il doit y avoir communication permanente de pensées et de volonté. J'irai d'ailleurs partout à travers la France pour réaliser l'unité nationale, mobiliser toutes les forces vives du pays, entendre les doléances, exposer la politique nationale et internationale de la France, et, entre les élus de la population être le trait d'union permanent qui fera la force de notre pays" [2] . Ainsi, affranchi en ces occasions de la règle du contreseing ministériel, il put s'exprimer librement, exhorter, et... combattre lui-même les attaques contre le régime, ne dédaignant pas de se faire, selon sa propre expression, "le propagandiste numéro 1 de l'action nationale".

René Coty, s'il se glissa sans difficulté dans les structures mises en place par son prédécesseur, adoptera une attitude à cet égard plus réservée. Ayant notamment une conception très extensive de l'irresponsabilité du chef de l'État et du contreseing ministériel, il opta personnellement pour un "effacement volontaire" [3] .

Les archives des conseils et comités présidés par le président de la République sont parmi les plus riches de ce fonds. Les présidents de la IVe République y exercèrent en effet largement — trop selon certains — leur magistrature d'influence. Ainsi, les dossiers de conseils des ministres, du Haut Conseil de l’Union française, du Conseil supérieur de la magistrature ou du Comité de la défense nationale révèlent problèmes, enjeux et débats de l’époque.

Il convient de noter cependant, qu’apparaît dans le domaine de l'écrit, une différence essentielle entre les deux présidents de la IVe République. Le premier, par tempérament et dans la perspective de ses mémoires, écrit d'abondance, note et annote, enregistre tout ce dont il est témoin, allant jusqu'à fixer ses "impressions" et à constituer cet important fonds de papiers dits privés, parallèle à celui de la présidence de la République. Le second au contraire estime que ses actes doivent être entourés d'un certain secret et laisse en toutes choses très peu de traces écrites de ce qu'il fait ou connaît.

Par ailleurs, les archives du secrétariat particulier du président Auriol sont parmi celles qui rendent le mieux compte de ses centres d'intérêt et de son action. Réapparaissent ici en de très riches dossiers l'essentiel des questions auxquelles il se consacra dès les premières années de sa députation : assemblées et problèmes constitutionnelles, affaires étrangères, économie et finances, information, justice, monde d'outre-mer, organisation et réforme administrative, conflits sociaux. Du secrétariat de Madame Auriol et de Madame Coty, émane aussi une importante correspondance. Enfin, tiennent une place à part dans ce fonds les documents émanés des services de la Présidence. Parmi ceux-là, il faut sans doute surtout noter les textes des discours officiels diffusés par le service de presse, les archives du service photographique illustrant toute la vie de la présidence de la République de 1947 à 1958, le service de l'architecture et le service intérieur chargés respectivement des travaux et de l'organisation matérielle des résidences présidentielles, lieux qui évoluèrent tant sous la IVe République.

Ainsi, on le voit, riches et variées sont les ressources documentaires de ce fonds des papiers des présidents et de la présidence de la République sous la IVe République.

En effet, si elles intéressent directement l'histoire institutionnelle, l'histoire de la justice, la politique intérieure et la politique étrangère, ces archives se révèlent également précieuses pour l'histoire de la vie quotidienne et l'histoire sociale de la France et de l'Union française à cette époque charnière du XXe siècle. "Somme toute, la présidence de la République n'est pas pour suivre la vie du pays un mauvais observatoire : même si les rumeurs de la rue ne lui parviennent qu'assourdies et comme réfractées à travers les épais rideaux des palais officiels, elle ne les ignore pas." [4]

Déjà consulté par quelques historiens, source essentielle ou source complémentaire pour maintes études, ce corpus est bien loin d'avoir épuisé ses richesses.

Françoise ADNÈS
sectiondu XXe siècle

PAPIERS VINCENT AURIOL

Fonds 552 AP

Je n'ai enregistré que ce que j'ai vu, entendu, ou lu. Je n'ai rien ajouté, je n'ai rien retranché, sauf les répétitions ou les détails superflus ou d'inutiles longueurs. Mais les originaux complets seront déposés aux Archives.

Vincent Auriol Journal du Septennat, tome I, Paris, Colin, 1970,

extraits de l'Avertissement au lecteur, p. 3-4.

Parcourant le siècle de 1905 au milieu des années soixante, ce fonds d’archives, fruit d'une carrière particulièrement longue, riche et active, en suit les bouleversements, les crises, les guerres et leurs conséquences. Il révèle aussi la difficile mise en place d'un monde nouveau auquel Vincent Auriol — envers et contre tout — ne cessa de participer, aussi bien en France qu'à l'étranger, de manière officielle, personnelle ou privée.

Mais l'une des grandes originalités de cet homme politique, de son propre aveu pourtant "très encombré" [5] , est sans doute d'avoir eu le goût et pris le temps parallèlement à son action de constituer au fil des jours, ce qui devait devenir cet important corpus d’archives présenté ici. En effet, pratiquement dès ses débuts d'avocat et jusqu'à la veille de sa mort, Vincent Auriol réunit scrupuleusement ces documents afin "d'éclairer l'attitude des hommes et les événements qui ont marqué l'histoire" [6] .

L'on s’est plu à définir Vincent Auriol comme "le plus jovial des enfants de Jaurès". De culture classique, très combatif, travailleur acharné, curieux de tout, il réserve cependant très peu de place à sa vie personnelle. Ses archives sont le reflet de ce choix, de cette conception des choses. Si la sensibilité, l'émotion, la colère et même l'humour affleurent souvent, les éléments d'ordre privé en sont pratiquement absents, ne laissant place qu'à la documentation et aux papiers de l'homme politique.

Au fil du temps bien sûr, avec l'évolution de la carrière se modifie peu à peu la nature même des dossiers où après la jeunesse, quatre grandes périodes apparaissent : de la députation en mai 1914 à l'internement administratif de 1940, puis de la guerre à l’accession à la présidence de la République en janvier 1947, pendant, et enfin après la Présidence.

À travers les papiers de Vincent Auriol, personnage-observatoire, apparaissent donc aussi plus largement la situation de la France et l’essentiel des grands problèmes politiques, économiques et financiers de l’époque : monde socialiste, premier conflit mondial, traités de paix, réparations, règlement des dettes interalliées, tentatives de redressement économique, crise de 1928-1929, Front populaire, montée des puissances de l’Axe et enfin, à peine achevée la guerre d’Espagne, nouveau conflit mondial. Viennent ensuite les documents retraçant la période de l’internement, de la Résistance et enfin de la Libération.

Les archives de Vincent Auriol président de la République prennent pour l'essentiel leur origine dans la volonté du Président d'écrire le Journal du Septennat, ce qu'il considérait un devoir de sa charge. Il le voulait transcription, chronique fidèle de son action et de la période, donc source sûre, irréprochable et irremplaçable pour les historiens futurs [7] , précisant lui-même : "Ce à quoi je tiens le plus c'est qu'on connaisse comment je concevais le rôle de la Présidence, la complexité des problèmes (...), pour se rendre compte du travail énorme qui m'a été imposé" [8] .

Outre la dactylographie définitive de ce texte après différentes versions manuscrites, inlassablement travaillées, raturées jusqu'à devenir illisibles, apparaît donc ici la documentation personnelle du Président, avec lettres, notes de travail, comptes rendus d'entretiens, doubles de documents officiels, études et articles de presse. Réunie dans la perspective de cet ouvrage, elle est née aussi d'une conception nouvelle de la fonction présidentielle, de l'action et de l'influence personnelles qu'il s'acharna à avoir, refusant de se laisser enfermer dans les limites étroites du cadre constitutionnel de 1946 qui accordait aux présidents de la République encore moins de pouvoirs qu'à leurs prédécesseurs de la IIIe République.

Mais l'une des grandes richesses, l'une des grandes originalités de ce fonds privé Vincent Auriol réside sans nul doute dans la correspondance personnelle du Président, jointe à ses notes et à sa documentation sur les questions auxquelles il s'attacha particulièrement au cours de sa présidence.

Soucieux d'échapper à la règle du contre-seing ministériel, pour convaincre et parce qu'il croyait beaucoup aux relations interpersonnelles et aimait "les échanges de vues sur la situation politique", il entretint pendant tout son septennat des relations épistolaires importantes avec différentes personnalités de France, d'Union française ou de l'étranger, cherchant ainsi — et réussissant souvent —, à n'être pas seulement "un président qui préside" mais aussi, dans toute la mesure de l'humainement possible "un président qui gouverne".

Les thèmes de ces dossiers, thèmes privilégiés de son action même, intéressent d'ailleurs les domaines de première importance sous la IVe République. L'on peut citer en particulier les difficultés économiques et sociales lors du relèvement du pays au lendemain de la guerre, la reconstruction, la discorde des partis, l'instabilité politique et les crises ministérielles, la justice, les relations internationales et la défense de l'Union française.

Après le septennat bien sûr, les papiers de Vincent Auriol — président de la République émérite — se modifient assez largement tout en demeurant à d'autres titres riches, intéressants et souvent émouvants. La correspondance y tient une grande place traduisant les convictions et sentiments des uns et des autres avec une liberté qui souvent étonne.

Toutefois, après quelques jours de repos en Sicile en février 1954, soucieux de connaître un "otium cum dignitate", Vincent Auriol continue de s'intéresser aux mêmes dossiers qui, présents ici, reflètent, non sans tristesse, les dernières années de la IVe République, la mise en place puis les difficultés de la Ve jusqu'au milieu des années soixante.

Retrouvant son premier métier, le journalisme, il collabore à plusieurs périodiques où il publie de 1954 à 1958 de longs articles de caractère juridique, politique et social.

Archiviste chevronné — et comme imperturbable en toutes circonstances —, le Président s'inquiétera de ses archives jusqu'à la fin de sa vie.

À tous ces documents s'ajoute, pour illustrer et parachever l'ensemble, un très beau fonds photographique de cent trente-cinq albums.

Par la publication de cet inventaire, voici présentées à l'historien ces sources que Vincent Auriol rassembla et composa avec tant de rigueur, de soin et de constance voulant, projet toujours quelque peu utopique, offrir "un témoignage direct instantané, (...) une impartiale contribution à l'Histoire".

Françoise ADNÈS
sectiondu XXe siècle

NOTICE BIOGRAPHIQUE DE VINCENT AURIOL

27 août 1884. Naissance de Jules, Vincent Auriol, à Revel en Haute-Garonne, fils unique de Jacques, Antoine dit Paul Auriol, boulanger, et d'Angélique, Virginie Durand. Parmi leurs aïeux, maraîchers ou agriculteurs des environs de Revel, plusieurs depuis le XVIIIe siècle ont pris part à la vie politique de la région.

Fin 1887 ou début 1888. Vincent Auriol perd l'oeil gauche en jouant avec un pistolet pour enfant : il ne pourra prendre la succession de son père qui le destine dès lors à faire "des études longues".

1889-1896. À l'école maternelle et primaire des soeurs de Saint-Vincent-de-Paul de Revel. Passe brillamment son certificat d'études.

1896-1902. Excellente scolarité au collège catholique de Revel, en dehors duquel il ne s'exprime encore qu'en langue d'oc. Se consacre beaucoup à la musique, notamment au violon et au chant. Premiers contacts socialistes en classe de philosophie. Baccalauréat latin-grec.

1902-1905. Étudiant en droit à l'université de Toulouse, adhère à l'université populaire où il suit entre autres des cours d'éloquence. Président de l'Association générale des étudiants de Toulouse à partir de 1904, secrétaire de l'Union des étudiants républicains et secrétaire des Jeunesses socialistes, membre de la Fédération républicaine mutualiste. Étudiant pauvre, ses "principales sorties étaient consacrées aux réunions". Fréquente en particulier "Le Foyer du peuple".

21 juin 1905. Exempté du service militaire à cause de sa vue.

5 octobre 1905. Licencié en droit, option législation française.

13 novembre 1905. Prête serment d'avocat, devant la cour d'appel de Toulouse.

15 novembre 1905-10 mai 1914. Avocat au barreau de Toulouse. S'inscrit en thèse de droit et licence de philosophie. Rédige diverses études historiques et juridiques, sans toutefois achever sa thèse sur "la liste communale d'assistance". Conférences, articles notamment dans La Cité, La Dépêche du Midi et Le Midi socialiste. Échange de correspondance d'ordre politique et journalistique, en particulier avec Jean Jaurès, Jules Guesde, Hubert Lagardelle et Édouard Andrieu, député-maire socialiste d'Albi. Avocat de la Bourse du travail de Toulouse, où il donne des consultations juridiques et enseigne le droit ouvrier.

1er juin 1912. Mariage avec Michelle Aucouturier qui étudie la mode à Toulouse et dont le père, verrier à Albi, ami de Jaurès, est lui-même socialiste. En 1918, leur naîtra un fils, Paul, futur époux de l'aviatrice Jacqueline Auriol, dont il aura deux fils : Jean-Claude en 1940 et Jean-Paul en 1941.

10 mai 1914. Élu député socialiste de l'arrondissement de Muret, en Haute-Garonne. Réélu sans interruption jusqu'au 3 mai 1936.

1916.  Membre de la Commission des Finances de la Chambre des députés.

1917.  Partisan de l'imposition sur le revenu, il refuse le sous-secrétariat aux Finances.

1917. Rencontre Léon Blum.

1919-1939. Secrétaire général du groupe parlementaire socialiste, député et militant politique actif en France et à l'étranger.

1920.  Au Congrès de Tours, choisit le camp socialiste.

1924-1939. Délégué du parti socialiste français à l'Internationale ouvrière socialiste (IOS).

1924-juillet 1925. Président de la Commission des Finances de la Chambre des députés.

1924. Membre de la Conférence économique et monétaire de Londres avec Édouard Herriot.

1925. Élu maire de Muret. Conservera cette charge jusqu'au lendemain de son élection à la présidence de la République.

23 septembre-1eroctobre 1925. Participation à la Conférence de Washington, pour le règlement de la question des dettes interalliées.

1928. Élu conseiller général de Haute-Garonne, arrondissement de Carbonne. Le demeurera jusqu'au lendemain de l'élection à la présidence de la République.

Août 1931. Voyage d'études en Espagne.

Mai-juin 1933. Négociations et accords monétaires de Londres entre la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne.

Mars-avril 1934. Membre de la Commission parlementaire d'enquête sur les événements du 6 février 1934.

7-10 novembre 1934. Mission en Espagne en faveur des républicains, effectuée au nom de l'Internationale ouvrière socialiste (IOS).

4 juin 1936-21 juin 1937. Ministre des Finances du Front populaire dans le cabinet Léon Blum. Dévaluation. Création du "franc flottant".

22 juin 1937-14 janvier 1938. Garde des Sceaux, ministre de la Justice du Front populaire dans le cabinet Chautemps.

15 janvier-8 avril 1938. Ministre sans portefeuille puis ministre de la Coordination des services ministériels à la présidence du Conseil dans le deuxième cabinet Léon Blum.

Avril 1938-juillet 1940. Action municipale et militantisme politique, dont nouvelle mission en Espagne, à Barcelone, en octobre 1938. Travail parlementaire en France et à l'étranger en particulier dans le domaine de l'économie, des finances.

10 juillet 1940. Est l'un des quatre-vingts parlementaires à refuser de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Refuse également de s'embarquer sur le Massilia.

25 septembre 1940-13 mars 1941. Internement administratif à l'hôtel Notre-Dame de Pellevoisin, dans l'Indre avec Marx Dormoy, Georges Mandel, Jules Moch, Charles Pomaret, Paul Reynaud, et les constructeurs d'avions Marcel Bloch-Dassault et Paul-Louis Weiller. Transfert à Vals-les-Bains le 1er janvier 1941 puis à l'hôpital d'Aubenas le 9 mars 1941.

13 mars 1941-octobre 1942. En résidence surveillée à Muret.

Octobre 1941-11 avril 1942. Inquiété au moment du procès de Riom, traduit devant le tribunal civil de Muret qui prononce un non-lieu.

Octobre 1942-octobre 1943. En clandestinité dans les montagnes de l'Aveyron et les Causses du Tarn où il rédige pour l'essentiel son livre Hier-Demain. Participe activement à la Résistance en zone sud.

Octobre 1943. Rejoint la Résistance extérieure à Londres.

1er novembre 1943. Départ pour Alger.

7 novembre 1943-25 juillet 1944. Membre de l'Assemblée consultative provisoire d'Alger, en préside la Commission des Affaires étrangères, appartient à la Commission de législation et de réforme de l'État.

Décembre 1943. Crée à Alger l'hebdomadaire Fraternité.

1er-22 juillet 1944. Représentant de la France à la Conférence monétaire et financière de Bretton Woods.

Juin-août 1944. Président de la Commission des débits de tabac.

21 août-7 octobre 1944. Représentant de la France à la Conférence de Dumbarton Oaks, à Washington, sur l'organisation internationale de la sécurité et de la paix.

7 novembre 1944-3 août 1945. Membre de l'Assemblée consultative provisoire de Paris.

1944-1945. Délégué du parti socialiste français à l'Internationale ouvrière socialiste (IOS).

Avril 1945. Publication de son livre Hier-Demain.

17 mai 1945. Réélu maire de Muret.

23 septembre 1945. Réélu conseiller général de Haute-Garonne.

21 octobre 1945. Élu membre de la première Assemblée nationale constituante.

21 novembre 1945-2 janvier 1946. Ministre d'État dans le gouvernement De Gaulle.

Janvier 1946. Préside la délégation française à la première assemblée de l'ONU et du Conseil de sécurité, à Londres.

3-23 janvier 1946. Intérim de chef du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), entre le départ du général de Gaulle et l'investiture de Félix Gouin.

31 janvier-19 avril 1946. Président de la première Assemblée constituante en remplacement de Félix Gouin devenu président du Gouvernement provisoire après la démission du général de Gaulle. Premier projet de constitution.

2 juin 1946. Membre de la seconde Assemblée nationale constituante, élu président.

13 octobre 1946. Adoption par référendum du projet de Constitution.

27 octobre 1946. Promulgation de la Constitution de la Quatrième République.

10 novembre 1946. Vincent Auriol député de l'Assemblée nationale.

3 décembre 1946. Élu président de l'Assemblée, il détient provisoirement les pouvoirs de chef de l'État.

16 janvier 1947. Vincent Auriol est élu président de la République et de l'Union française, au premier tour de scrutin, par le Parlement réuni en congrès à Versailles. Il a soixante-deux ans.

17-20 janvier 1947. Vincent Auriol commence à tenir le journal de son septennat et à organiser, dans cette perspective, ses archives présidentielles.

23 décembre 1953. Élection du président René Coty.

16 janvier 1954. Transmission des pouvoirs du président Auriol au président René Coty.

1954-1958. Activité journalistique, notamment à France-Soir, où il publie des articles de caractère politique.

1er décembre 1954. Vincent Auriol élu président d'honneur de la Fédération mondiale des Anciens Combattants (FMAC). Action en faveur de la paix dans le monde. Jusqu'en 1963, effectue à ce titre de nombreux voyages dans le monde.

31 mars-4 avril 1955. Président de la Conférence internationale des Nations unies contre les préjugés et la discrimination, réunie à Genève.

20 avril-5 mai 1958. Voyage en Israël pour le Xe anniversaire de l'État hébreu.

2 octobre 1958. Préconise publiquement le "non" au référendum sur la Constitution.

15 décembre 1958. Démission du parti socialiste SFIO.

Février 1959-25 mai 1960. Membre de droit du Conseil constitutionnel d'où il démissionne.

1965. Organise l'édition du Journal du Septennat dont le premier volume — l'année 1947 — paraîtra en 1970. Soutient la candidature de François Mitterrand à la présidence de la République.

1er janvier 1966. Vincent Auriol s'éteint, à Paris.


[1] Voir notamment André Siegfried, De la IVe à la Ve République au jour le jour, Paris, Grasset, 1958, ou Pierre Nora, Introduction générale au Journal du Septennat 1947-1954, de Vincent Auriol, tome I : 1947, pages XIII à LXIX, Paris, Armand Colin, 1970.

[2] Vincent Auriol, Journal du Septennat 1947-1954, tome I : 1947, Paris, Librairie Armand Colin, 1970, pages 41-42.

[3] Voir Francis de Baecque, René Coty, tel qu'en lui-même, Nancy, Presses universitaires de Nancy, Les Éditions STH, 1991. En particulier le chapitre "Un septennat écourté", pages 179 à 289.

[4] René Rémond, Préface au Journal du Septennat, tome I : 1947, page IX.

[5] Voir 552 AP 59 : lettre de Vincent Auriol au professeur Henri Laugier. 26 mai 1947.

[6] Voir 552 AP 187 : lettre de Vincent Auriol à son ancien directeur de cabinet Jacques Koscziusko-Morizet. [1965].

[7] À propos du Journal, de sa genèse, de son intérêt et de ses imperfections, voir l'introduction générale de Pierre Nora Journal du Septennat. Tome I. Année 1947, Paris, Librairie Armand Colin, 1970, pages XIII à LXIX.

[8] Voir 552 AP 186 : lettre de Vincent Auriol à Jacques Kosciusko-Morizet. [1965].