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Journée nationale de commémoration de l'esclavage du 10 mai 2020

Journal de l’habitation Reiset (1848)


Les archives de plantations constituent une source inestimable pour l’histoire de l’esclavage. La plantation coloniale, dénommée aussi habitation, produit sucre, café, indigo, coton… elle constitue la base économique de la société esclavagiste des colonies françaises d’Amérique. La majorité des esclaves réside sur les plantations. La discipline y règne sous l’autorité du commandeur aux ordres du gérant.

L’habitation Reiset située au Lamentin en Guadeloupe appartient à Philibert Reiset receveur et trésorier de la colonie et à son cousin Jacques Reiset, receveur général des finances de la Seine-inférieure (Seine-Maritime). Résidant en métropole ils confient l’administration de leur propriété, qui compte près de deux cents esclaves au gérant Georges Giraud qui exerce jusqu’en 1846. Celui-ci, de façon méthodique et précise, envoie à ses patrons les documents administratifs de sa gestion ainsi qu’une abondante correspondance à travers laquelle se traduisent toutes les préoccupations des colons propriétaires au début du XIXe siècle. Ces lettres constituent un témoignage exceptionnel. C’est Eugène Reiset, neveu de Jacques, qui représentera les colons de la Guadeloupe aux séances de la commission Schoelcher.

Le gérant de l’habitation Reiset tient le journal quotidien des travaux agricoles depuis 1833. Ce document constitue l’un des rares témoignages permettant de juger, au moment de l’abolition, de la difficulté de trouver un terrain d’entente entre les propriétaires, anciens maîtres, et les travailleurs, anciens esclaves. La nécessité de faire appel à une nouvelle main d’œuvre dite « libre » mais rapidement surexploitée, va s’imposer rapidement.

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